21333133On peut identifier que la seconde étape du processus cognitif est le traitement de l’information au niveau du cortex. À cette étape, l’apprenant doit utiliser son cortex pour pouvoir établir des liens entre trois composantes essentielles : l’information qui a été perçue, ce qui existe déjà dans sa mémoire à long terme, et l’action à réaliser.

En favorisant la perception des informations et leur mise en liens, nous facilitons ainsi leur évocation et leur activation. Nous faciliterons ainsi l’encodage des connaissances nouvelles, le repérage des connaissances acquises, l’organisation ou la réorganisation de ces dernières qui s’entreposeront efficacement à leur tour dans la mémoire à long terme. Elles seront ainsi rendues accessibles et disponibles. Si ces liens sont non perceptibles, il y a risque qu’un bon nombre d’informations essentielles soient partiellement ou totalement occultées, provoquant ainsi une absence de capacité à se construire des représentations à partir de ses connaissances.

La perception et le traitement de l’information préparent la potentialité d’un individu à réaliser des opérations mentales, c’est-à-dire d’être en mesure d’analyser, de raisonner et d’évaluer pour comprendre et éventuellement agir dans un contexte particulier. Jusqu’ici, selon certains auteurs, il n’y a eu manifestation de l’apprendre que lorsqu’un apprenant a réalisé des opérations mentales nous démontrant qu’il a réellement appris. C’est ainsi que certains auteurs allèguent le phénomène «d’acquisition de connaissances» alors que d’autres invoquent plutôt l’idée de mémorisation ou de mise en mémoire «d’unités mnémoniques ».

Ces formes de «connaissances acquises» ou «d’unités mnémoniques » génèrent un très faible potentiel d’évocation ou d’activation en contexte; tout au plus, elles se sédimentent dans la mémoire à long terme ou dans ce que les auteurs nomment la mémoire sémantique. Ces connaissances mémorisées difficilement activables ou mal encodées favorisent surtout l’émergence d’actions réflexes ou d’associations événementielles. Elles engendrent des actions basées sur l’empirisme et les croyances (recettes et trucs) plutôt que basées sur les connaissances et la réflexivité. Elles ne sont que très peu ou non garantes d’une certaine capacité de la personne à agir en contexte. Ce que l’apprenante utilisera dans un contexte nécessitera le passage de sa mémoire sémantique à sa mémoire épisodique, c’est-à-dire, entre ce qu’il sait et ce qu’il est. Ce sont ces liens entre les savoirs, l’information, l’action sollicitée et les connaissances de même que leur potentiel d’évocation et d’activation qui distinguent ce que l’apprenant sait de ce qu’il utilise de ce qu’il sait.

On oppose donc ici la démarche réflexive qui demande à l’élève d’utiliser ses connaissances, à la démarche réflective qui incite l’apprenant à se baser surtout sur ses croyances. La démarche réflective peut s’illustrer par «lorsque telle ou telle situation se produit ou survient, je dis ou je fais ceci ou cela». Il s’agit ici de tout le domaine des actions ou des comportements non réfléchis, des chaînes de production nécessitant la reproduction d’opérations souvent similaires et de faible complexité et dont souvent l’entraînement suffit pour permettre à la personne de réaliser la tâche. C’est aussi le domaine de «la réponse à la question», de la vérité absolue comme instigatrice de résultats ou d’actions, domaine où la croyance et les représentations naïves prédominent souvent sur la connaissance. Mais là on ne parle plus de compétence professionnelle.