On pense souvent, à tort, que de donner une formation consiste uniquement à communiquer de l’information. Legendre (1993) définit la formation, en formation professionnelle, comme «l’ensemble des activités, des situations pédagogiques et des moyens didactiques ayant comme objectif de favoriser l’acquisition ou le développement de savoirs (connaissances, habiletés, attitudes) en vue de l’exercice d’une tâche ou d’un emploi.»
La transmission d’informations à l’aide d’un «PowerPoint» ou de tout autre instrument technologique ne constitue par un acte de formation, même si cette pratique est très répandue. La théorie à l’origine de cette pratique est très ancienne et se situe dans les origines des pratiques de formation à une époque où les livres et le papier étaient très rares et dont l’objectif était de faire mémoriser l’information. Cette pratique de formation s’apparente aux théories de l’apprentissage de type « Académique» et «Technologique».
Ce qui motive l’utilisation d’une théorie de l’apprentissage plutôt qu’une autre est identifié à partir des attentes de la formation.
Une autre raison qui ne milite pas en faveur d’un modèle de formation traditionnel basé sur la transmission de connaissance en formation professionnelle, c’est l’efficacité de cette approche dont la finalité est la mémorisation de l’information. Sousa démontre bien, à partir d’une analyse du National Training Laboratory of Besthel (1960), le niveau d’efficacité d’une méthode d’enseignement, 24 heures après la formation.
La discussion de groupe, les exercices pratiques et l’utilisation de ses apprentissages pour expliquer aux autres ont un taux de rendement qui est nettement plus souhaitable à exploiter que la conférence, les lectures, l’audiovisuel et la démonstration.
Comme pédagogue, expérimentateur et chercheur dans le domaine du développement de la compétence, je me suis questionné sur ce qu’est une compétence dans la réalité de la classe, par rapport à la relation d’apprentissage, à la relation didactique et à la relation d’enseignement à l’intérieur d’une situation pédagogique. À la suite de ce questionnement, j’ai travaillé avec des enseignants afin d’essayer de construire, dans l’action, les premiers jalons des composantes d’une didactique fonctionnelle du développement de la compétence professionnelle. L’évolution de mes travaux m’a permis d’élaborer un modèle du concept de la compétence professionnelle ainsi qu’une représentation schématique de ce concept.
La compétence professionnelle devient l’association des quatre composantes que j’ai pu observer, soit dans les programmes ou la réalité, c’est-à-dire le savoir, le savoir-faire, le savoir-être et le contexte signifiant.
La compétence de l’apprenant se trouve à l’intersection du savoir, du savoir-être et du savoir-faire placés dans un même contexte signifiant. La superposition des savoirs a produit trois autres intersections qui, selon mes observations, correspondent à l’apprenant connaissant, performant et exécutant. J’entends par apprenant « performant » qu’il a atteint les objectifs du programme, sans nécessairement avoir intégré le savoir-être du métier. L’apprenant exécutant réalise bien les actes professionnels qu’on lui demande d’accomplir, sans nécessairement avoir construit le savoir qui est lié à ces actes. L’apprenant connaissant est en mesure de bien expliquer les éléments du contexte professionnel, sans nécessairement maîtriser le savoir-faire. Par contre, un apprenant compétent devrait être en mesure, d’expliciter le contexte professionnel, de formaliser et d’adapter, selon le cas, les procédures de travail et d’accomplir les tâches, conformément aux attentes professionnelles exigées par les circonstances.
Le développement de la compétence devient alors davantage une question de processus que de produits, de contextes que d’objets spécifiques, de relations que de comportements. J’ai également dû remettre en question mes conceptions sur la réussite. En formation professionnelle, il n’est pas suffisant qu’un apprenant réussisse les examens pour déclarer qu’il est compétent.
Mes travaux avec les enseignants me portent à croire qu’il est possible d’exercer une influence sur le développement des compétences, dans la mesure où nous pouvons placer l’apprenant dans une conjoncture où sont réunis un contexte signifiant, les attitudes requises (le savoir-être), les façons de procéder (le savoir-faire) et les connaissances (le savoir) utiles. Cette situation, que l’on peut qualifier de situation didactique en formation professionnelle, permet à l’apprenant de réaliser des tâches le conduisant à faire face à des problèmes professionnels qu’il aura le goût de résoudre et dont la solution sera intimement liée aux visées de la formation.
Ces tâches problèmes représentent la base du développement des situations didactiques qui favorisent le développement des compétences chez l’apprenant. Dans ce contexte, les connaissances préalables et les comportements professionnels deviennent des outils essentiels à la résolution de problèmes. Ces nouvelles approches abordent l’apprentissage par le processus de la résolution du problème et du jugement critique, plutôt que par des réponses à des questions que l’apprenant ne se pose pas.
Une compétence professionnelle sur le marché du travail, demande la mise en oeuvre de connaissances construites, de capacités explicites et formelles, d’attitudes personnelles ainsi que d’habiletés intellectuelles et motrices qui sont liées aux aptitudes de l’apprenant et dont les propriétés sont surtout propres au contexte où l’on en observe la présence.
Le concept de compétence est souvent perçu comme un concept flou et abstrait où on peut y associer environ n’importe quoi. Pour rendre ce concept plus pragmatique, je me baserai sur les cinq caractéristiques de la compétence professionnelle de Oiry (2003).
- Elle est en rupture avec le poste de travail : L’accent est mis sur la personne. Le poste de travail n’apparaît plus comme un concept pertinent pour organiser le travail.
- Elle est individuelle : La compétence est celle d’un individu (et non la qualification d’un emploi). (Zarifian, 1999, p.68)
- Elle prend en compte le savoir-être : À l’inverse du poste de travail, «la compétence est plus large que le seul savoir ou savoir-faire». Elle mobilise «l’intelligence» et «l’initiative». (Zarifian, 1999, p.15)
- Elle est contextualisée : Finalisée, la compétence ne peut être définie que dans une situation précise. Il n’existe pas de compétence détachée de l’action.
- Elle est dynamique : Les différents éléments de la compétence se développent dans une confrontation à l’action. Celle-ci est donc en permanence adaptée au contexte dans lequel vit l’individu qui la possède.
Je retiendrai de ces caractéristiques qu’une formation devrait placer l’apprenant au centre d’un environnement, qu’elle devrait être organisée de telle sorte qu’elle puisse s’adresser à chaque apprenant; que la manifestation de comportements professionnels associés à des attitudes comme la résolution de problèmes et le jugement critique soient au coeur des activités de l’apprenant; que les situations de travail soient le déclencheur des apprentissages et que la confrontation des idées entre les apprenants, à partir de décisions professionnelles, constitue l’aboutissement des activités de la formation.
La formation sur le tas est généralement associée à la réussite, par un apprenti, d’une activité professionnelle selon un niveau de performance correspondant à la compétence attendue. Cette réussite se fait souvent au détriment des savoirs, dans un contexte où le sens et la pertinence des objets de formation sont déterminés par l’action. Ces savoirs sont pourtant nécessaires à la compréhension, à la conscience et par conséquent au jugement des apprenants dont l’absence est souvent remarquée, en santé et sécurité au travail, entre autres.
Les savoirs sont souvent associés à l’école, c’est-à-dire au centre de formation ou au collège. On associe ces milieux, à tort ou à raison, au mandat de faire acquérir des connaissances et/ou des habiletés. Ces savoirs se retrouvent compétence après compétence dans un programme permettant au formateur de les organiser de telle sorte que l’apprenant puisse réussir ses examens et avoir sa reconnaissance qui déterminera sa compétence. Souvent, les examens permettent de constater chez l’apprenant sa capacité à «régurgiter» de l’information et sa capacité à exécuter des actions, mais est-ce bien cela le résultat de l’apprentissage en lien avec le développement d’une compétence? Le processus d’apprentissage est pourtant nécessaire à la compréhension, à la conscience et par conséquent au jugement des apprenants.
Que ce soit en entreprise ou en centre de formation, le concept de compétence doit faire l’objet d’une représentation commune. Leplat (1991) nous souligne l’existence de la compétence comme étant l’élément sous-jacent à toute action qui permet d’expliquer comment les connaissances peuvent se transformer en actions appropriées. Elle désigne donc le système de connaissances qui permettra d’engendrer l’activité répondant aux exigences d’une certaine classe de situations.
À partir du moment où nous pouvons comprendre de manière univoque le concept de compétence nous pouvons travailler pour en établir les niveaux. La complémentarité du milieu de formation et du milieu de travail se retrouve dans le niveau de compétence à développer chez l’apprenant et/ou l’apprenti. Le Boterf (2006), nous indique que l’organisation du travail détermine fortement la compétence qui peut être construite par les individus. Certes, la compétence peut s’exprimer en terme d’action avec ses contraintes et ses livrables elle s’exprime aussi selon les attentes de l’évaluateur de la personne qui réalisera l’action.
La compétence professionnelle s’adresse à une personne qui organise son travail dans un contexte dynamique qui la fait évoluer. La compétence professionnelle d’une personne est un continuum qui se développe tout au long de sa vie professionnelle. Si elle se développe, elle atteint donc différents niveaux que Oiry souligne en identifiant que certains milieux y associent même une valorisation monétaire par la compétence rémunérée.
Lors de l’embauche, les entreprises spécifieront les compétences requises par une ou des tâches plus ou moins complexes à réaliser selon la quantité de contingences à gérer et par conséquent de décisions à prendre, insistant ainsi sur l’importance de la manifestation plus ou moins critique du jugement du candidat. Plus il y aura de situations éventuelles, d’événements imprévisibles ou de circonstances fortuites, plus le poste exigera un niveau de compétence élevé.
Vous trouverez à la figure suivante, une représentation qui explicite chacun des niveaux de compétence. Avec ce tableau, il est plus facile de repérer les attentes pour les activités professionnelles. Même si certains niveaux ne s’appliquent pas pour certaines professions, cela n’empêche pas une personne d’avoir le désir de toujours développer sa compétence et une autre d’être compétente dans ce qu’elle fait, sans aspirer à une compétence plus grande que celle requise par la profession.
Bref, nous pouvons constater qu’une compétence professionnelle se manifeste dans l’action; que cette action, lorsqu’elle est de niveau maîtrise et supérieure, demande de prendre des décisions conscientes et intentionnelles; qu’une action constituée d’éléments incertains demande d’utiliser son jugement; que pour avoir du jugement, il faut qu’une personne puisse comprendre ce qui se passe; que pour comprendre, il faut pouvoir faire l’analyse des différents aspects d’une situation; que pour faire l’analyse, il faut disposer de connaissances qui ont du sens.
Faisant suite à ce raisonnement, nous pourrions attribuer à un milieu de formation une fonction minimale qui est de faire apprendre, c’est-à-dire avoir un mandat de transformer les savoirs en connaissances chez l’apprenant, non dans le but de les faire mémoriser, mais de développer le jugement de ses apprenants.
Pour ajouter à notre réflexion sur les dispositifs de formation et le type de formation à mettre en place il est important de parler des niveaux taxonomiques. La taxonomie est une science qui a pour objet la classification des divers éléments d’un domaine. Cette classification est ici faite du simple au complexe en se basant sur l’aspect concret d’un savoir, savoir-faire et savoir-être au niveau abstrait. Plus le niveau taxonomique est élevé plus le dispositif et la stratégie de formation sera complexe. Par exemple niveau le plus bas est associé à une formation sur le tas, tandis que le niveau le plus élevé touche le changement d’un individu non seulement dans ce qu’il sait et sait faire, mais dans ce qu’il est dans sa personnalité.
Il est possible d’identifier d’autres caractéristiques d’une formation favorisant le développement de la compétence professionnelle. Vous retrouverez à la figure suivante une liste non exhaustive de ces caractéristiques.
De manière encore plus explicite, nous pouvons identifier des comportements qui peuvent manifester l’atteinte de l’un ou l’autre niveau de compétence. La figure suivante vous présente ces comportements à faire manifester pour avoir une indication de l’atteinte du niveau désiré. Les verbes d’action associés au comportement sont classés à l’aide des taxonomies présentées précédemment.
Ces manifestations doivent être considérées dans la stratégie de formation pour être en mesure de prétendre avoir développé la compétence des apprenants. C’est le cas également pour l’élévation du niveau de compétence selon le seuil nécessaire aux responsabilités du travailleur pour qu’il puisse travailler en toute sécurité, si nous parlons de santé et de sécurité au travail.
Jan 11, 2022 @ 21:30:33
Très intéressant.. merci
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Nov 02, 2019 @ 18:46:12
Article authentique et riche en vitamines de savoir
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Avr 15, 2019 @ 11:43:16
Bonjour monsieur,
J’aimerai savoir si selon vous, les professeurs doivent davantage évaluer un savoir ou une méthode se référent à la compétence ?
Merci
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Avr 28, 2019 @ 10:02:09
La façon d’évaluer si l’apprenant a acquis un savoir et la façon d’évaluer la compétence d’un apprenant à se servir de ce savoir est très différente.
Nous sommes ici dans un débat pédagogique et administratif. Les évaluations ont généralement une fonction administrative pour donner une note et éventuellement une certification ou l’on tente d’affirmer qu’il y a supposément eu des apprentissages. Malheureusement, on constate la plupart du temps que l’on confond apprentissage et mémorisation de l’information.
En ce qui me concerne, je ne vois pas la pertinence d’évaluation des savoirs si l’apprenant n’est pas en mesure de s’en servir. C’est là que le concept de compétence, pour ceux qui le comprennent, prend tout son sens. Mais pour pouvoir faire apprendre à utiliser un savoir, encore faut-il que l’enseignant comprenne lui-même ce savoir et soit en mesure de faire des inférences. Ce qui n’est pas généralement le cas. Il est plus simple de faire acquérir des savoirs que de les faire apprendre.
Une compétence ne s’évalue pas par les méthodes traditionnelles d’examens. La compétence est plus de l’ordre du développement que de l’acquisition.
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Déc 13, 2018 @ 18:12:28
Bonjour,
Merci pour tous ces explications. C’était vraiment constructives. Bonne continuation.
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Mar 15, 2018 @ 19:14:21
A reblogué ceci sur Fertil-idées formationet a ajouté:
Des rappels essentiels à la profession! Merci
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Nov 08, 2017 @ 17:05:14
Bonsoir PhD H. Boudreault,
Serait-il possible d’obtenir la référence bibliographique propre au schéma concernant le concept de compétence (2002) ?
Merci beaucoup.
Isabelle Michiels
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Nov 09, 2017 @ 09:12:13
Boudreault, Henri. (2002). Conception dynamique d’un modèle de formation en didactique pour
les enseignants du secteur professionnel.Université de Montréal.Thèse de doctorat. Canada.
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Nov 20, 2017 @ 18:50:51
Bonsoir PhD Boudreault,
Dans le cadre d’un mémoire concernant l’impact potentiel de l’e-learning sur l’apprentissage d’une technique particulière en soins infirmiers, que me conseilleriez-vous comme outil scientifique ‘simple’ me permettant d’évaluer le savoir-être ? Un des facteurs d’influence principal serait l’auto-efficacité. C’est pourquoi, je comptais m’inspirer des concepts de Bandura. Qu’en pensez-vous ?
Serait-il possible de communiquer par le biais d’une adresse privée afin d’envoyer, éventuellement, des extraits de la phase introductive ou autre ?
Merci pour votre aide.
Isabelle Michiels
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Déc 03, 2017 @ 16:22:55
La théorie de l’apprentissage social de Bandura va, en partie, dans le sens de ce que je propose pour créer des environnements favorisant le développement des savoir-être. Je traite ici d’environnement didactique dans une formation en institution. Il est possible de recréer des conditions, où l’enseignant peut devenir un modèle ainsi que les pairs de l’apprenant.
Dans le contexte réel de travail, il est hasardeux de vouloir amener les personnes à développer ce savoir-être en observant les autres. Le savoir-être professionnel est différent des savoir-être sociaux. Les interrelations sociales ont des objectifs très distincts des interrelations professionnelles qui ont pour objectif la réalisation conforme des tâches professionnelles.
Vous pouvez me contacter à mon adresse à l’université : boudreault.henri@uqam.ca
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Mar 01, 2017 @ 19:22:29
Bonjour.
Si on veut contextualisé le continuum du développement des compétences à la sphère scolaire, quelles sont les modifications que vous jugez importantes à faire.
Merci M. Henri Boudreault
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Mar 02, 2017 @ 16:38:22
Ce qui distingue la formation professionnelle de la formation générale est le sens des apprentissages offert par le contexte de la situation de travail. Ce contexte offre un point commun pour tous les apprenants pour trouver le sens des savoirs à apprendre. Pour la formation générale, il est plus difficile de trouver ce contexte qui pourrait avoir la même incidence chez tous les élèves. La didactique de la formation professionnelle est une didactique des situations. La didactique en formation générale est une didactique des disciplines. Voici une distinction très importante à considérer. Il faudrait intégrer les disciplines pour pouvoir faire développer la compétence des apprenants. On est loin de cela. Je vous fais un aveu. Si j’avais à appliquer l’approche par compétences et le développement des compétences pour la formation générale je serais bien embêté. Pas parce que cela ne se fait pas, mais je n’ai pas encore rencontré une personne qui pouvait appliquer ce concept de façon pratique. Je vous souhaite bonne chance.
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Mar 02, 2017 @ 18:04:35
Je vous remercie Mr.
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Avr 16, 2016 @ 07:34:13
Bonjour, nous voilà en 2016 et je découvre votre réflexion extrêmement riche… Je me permets de faire une citation et un lien vers votre site …à partir de mon propre site …
Je vais pouvoir élaguer petit à petit mes propos …
Merci
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Avr 09, 2014 @ 08:49:58
Bonjour,
Article très intéressant dans l’ensemble, mais la notion de « savoir-être » reste très controversée. Il ne me semble pas que ce soit une notion défendu par P. Zarifian, qui parle plutôt de « Savoir-faire relationnel »…
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Avr 09, 2014 @ 09:39:11
Merci de votre commentaire.
Je ne pense pas que le concept de savoir-être soit controversé. Il est plus confus, difficilement saisissable ou plus complexe à expliciter que le savoir est savoir-faire. Lorsque je travaille avec des entreprises, il est clair que le savoir-être est un élément clé de la compétence. Par la suite, il s’agit d’être en mesure de donner de la substance à ce savoir. Au départ, c’est une question de point de vue. On peut aborder le savoir-être par la lunette de la philosophie ou de la psychologie, j’ai choisi de l’aborder du point de vue de la didactique professionnelle, c’est-à-dire en considérant ce concept comme tout autre objet d’apprentissage observer dans les milieux de travail. Je ne l’aborde pas du point de vue du code de vie scolaire, de la morale, de l’éthique ou de la déontologie, mais des intentions associées aux comportements professionnels. Le concept de savoir-être est un savoir sur l’être, il s’agit alors de repérer l’être à manifester pour en observer la manifestation et en extirper le savoir pertinent.
J’ai la prudence d’aborder le savoir-être seulement en situation de travail en formation professionnelle. Je ne m’attarde pas à ce que l’individu est personnellement, je me préoccupe de ce qu’il doit être dans le métier ou la profession qu’il doit exercer. Je distingue le savoir-être personnel du savoir-être professionnel. Les savoir-être professionnels doivent être directement associés à un comportement qui joue un rôle essentiel dans la réalisation d’une tâche et qui a des conséquences directes sur la réussite de cette tâche.
Lorsque l’on forme un individu, on doit se préoccuper de sa tête par les savoirs, de ses mains par les savoir-faire et de son coeur par les savoir-être. Je ne dis pas que la cause des savoir-être est entendue, mais sa pertinence est certaine et sa présence est absente en formation. C’est là la base de mon propos. J’aime mieux traiter de savoir-être distinctement du savoir-faire que de mélanger tout avec le savoir-agir de certains.
Monsieur Zarifian ne défend peut-être pas la position du savoir-être que je propose, mais il a tout de même écrit ce qu’il a écrit et c’est ce que j’ai cité.
Merci encore de votre intérêt à mes écrits.
Continuer à donner votre avis c’est très intéressant. Je donne beaucoup dans mon blogue, mais je reçois peux d’échanges, c’est dommage.
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Mar 03, 2013 @ 16:35:47
Mr.Boudrelaut,
Une richesse tres unique, merci beaucoup pour le partage.
Loubna.M
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Jan 24, 2013 @ 10:23:22
Monsieur,
Je ne peux que me joindre aux eloges précédentes…je fais un dossier dont le sujet est « la notion de compétences et l’insertion dans l’emploi des jeunes en situation d’échec scloaire » (en France)…quasi tout le contenu de votre blog m’a conforté dans mon hypothèse qui est que l’école ne développe pas l’ensemble du répertoire des compétences individuelles de par sa pédagogie basée essentiellement sur les savoirs (sens cognitif) et pas assez individualisée. Par là même, elle ne peut favoriser l’insertion dans le monde de l’emploi en conduisant même certains jeunes à décrocher et donc à être en échec scolaire. auriez vous de la matière pour paufiner mon analyse critique? bien cordialement
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Juin 06, 2013 @ 10:16:37
Je vous suggère le livre « Apprende » d’André Giordan ou encore « Chagrin d’école » de Pennac, D. Ces deux auteurs, de façon différente, jettent un regard critique et lucide sur les causes qui font qu’un élève n’est pas intéressé par l’école. Il faudrait peut-être repenser le modèle.
Je pense que l’école ne peut aller plus loin que la compétence de ses enseignants. À cet égard, je constate qu’il y a beaucoup d’enseignants qui n’ont pas la compétence pour faire développer des compétences. Ils n’ont que la capacité à transmettre des savoirs.
On ne peut faire développer les compétences que l’on ne possède pas!
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Oct 11, 2012 @ 11:55:10
Bonjour, Je découvre avec la plus grande joie votre blogue. Suite à mes recherches sur le thème du développement et des compétences en milieu du travail, je tombe sur vos travaux et j’y trouve une multitudes de réponses à mes questions. Etant travailleur social, formateur en insertion socio-professionnelle et venant d’obtenir le DU en addictologie, j’ai un projet action d’insertion – santé en faveur des parsonnes ayant rencontré des problèmes de santé liès à des comportements addictifs.
Dans le cadre de ce projet, je voulais savoir s’ il était possible d’utiliser certaines de vos représentations et de vous transmettre mes écris.
Merci
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Oct 13, 2012 @ 19:45:51
Je suis heureux de pouvoir vous êtres utile.
Vous pouvez utiliser mes travaux dans la mesure où vous citez la source.
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Mar 23, 2011 @ 05:51:31
j’aimerai avoir des informations sur le théme » les attentes de l’apprenant de la formation professionnelle » pour preparer un mémoire de fin d’étude de la pédagogie.s’il vous plait le plus vite possible et merci d’avance.
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Mar 23, 2011 @ 07:28:03
Bonjour
Je vous réfère à une chercheure québécoise, Chantale Beaucher. Elle a écrit un article dans une revue du ministère de l’éducation.Le titre est « Les aspirations des jeunes, sources de mobilisation pour l’apprentissage scolaire? ». Voici le lien .
J’espère que cela vous sera utile.
Henri Boudreault
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Jan 21, 2011 @ 23:43:54
Merci pour cette magnifique prestation que vous nous avez partagée mardi le 18 janvier 2010. Je suis tombée amoureuse (mauvaise terminologie, mais un sentiment bien réel) avec le contenu de votre conférence. Depuis, je dévore les pages de vos sites, enfin une société d’enseignant-es qui sont de ce monde réel de la formation professionnelle (Soins infirmiers, DEC). Au dela du maître, la maîtrise chez les apprenant-es. Bien difficile dans cette profeesion qu’est le soin, le perfectionnisme et l’obéissance faisant fonction de compétence. On aura beau dire, mes élèves sont mes maîtres à penser, et certains y excellent. Je n’ai peur de rien, sinon de l’ignorance. Bien sûr, l’humilité est une vertu que je chercherai toute ma vie, mais voilà que j’ai des ressources pour faire valoir mes ambitions de pédagogue. Merci à cet effet.
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Juil 03, 2010 @ 19:55:30
Cher M. Boudreault,
Je viens de découvrir votre article et je vous remercie de partager ainsi vos études et vos expériences. Je m’intéresse de très prêt à cette notion de compétence professionnelle et j’essaie de me documenter sur tout ce qui y touche de près ou de loin afin de préparer la problématique de mon mémoire. J’aimerais pouvoir compter sur vos conseils et orientations et si vous avez une bibliographie particulière à me conseiller, je vous en serais très reconnaissante.
J’ai déjà choisi de placer mon étude dans le cadre de l’enseignement/apprentissage de la langue française à l’université (je suis moi-même professeure universitaire de langue française). Dans mon hypothèse, j’aimerais combiner les mots-clés suivants: langue française; compétence linguistique en langue française; compétence professionnelle de communication en langue française, approche actionnelle ou par tâches dans l’enseignement de la langue française à l’université.
L’approche par tâches est encore un projet dans nos universités et comme par rapport à tout ce qui est nouveau, on s’attend à des résistances de la part des enseignants. J’aimerais que mon travail soit une sorte d’émulation et d’encouragement à l’adoption de cette approche, que ce soit au niveau de l’université (par rapport aux étudiants) ou au niveau de l’entreprise (par rapport aux employés en formation). Donc ma tâche sera de démontrer l’incongruence entre la demande du marché en ce qui concerne la compétence linguistique et de communication (la compétence linguistique contextualisée), l’approche ou les approches adoptées dans les stratégies de l’enseignement supérieur, l’application au niveau des classes de langue (française) et le produit représenté par l’apprenant et sa compétence grâce à cet apprentissage. (J’espère que vous serez indulgent quant à l’usage de la terminologie, je ne suis pas sûre d’employer les bons mots à la bonne place mais j’essaie d’être le plus explicite possible).
Je vous prie de bien vouloir me donner votre avis et m’orienter si possible.
Merci.
Cordiales salutations.
Khadija.
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Juil 03, 2010 @ 21:20:16
Bonjour
Je suis heureux de voir que mes réflexions et mes recherches peuvent vous intéresser. Votre sujet est très intéressant et possède plusieurs facettes. Je vous reviendrai un peu plus tard au mois de juillet. Je pars en vacances et je serai au Liban dans deux semaines pour présenter une conférence. À mon retour, je vous contacterai pour approfondir votre sujet et vous donnez quelques idées.
Merci de votre intérêt.
Henri Boudreault
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Juin 13, 2010 @ 13:52:23
Bonjour,
Je lis avec interêt tous vos travaux qui m’aident à prendre du recul dans mon travail quotidient (consultante RH).
Je travaille sur la mise en place d’entretiens aves des étudiants BAC+4 qui vont aborder le monde du travail.
Nous faisons un retour reflexif sur leurs compétences, connaissances. J’aimerai bien les « éclairer » sur le processus d’appropriation , pour leur en faire prendre conscience clairement ensuite en entretien.
Votre éclairage me serait precieux
Merci
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Juin 16, 2010 @ 21:20:14
Bonjour
Heureux de pouvoir vous être utile.
Pourriez-vous être plus plus précise dans votre demande?
Expliquez-moi ce que vous entendez par « le processus d’appropriation »
J’attends vos éclaircissements.
Henri Boudreault
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Avr 23, 2010 @ 08:15:41
Bonjour,
Je prépare un mémoire sur le thème de la formation pour conclure un cycle certifiant RH (Cegos). Je souhaiterai pouvoir utiliser un ou deux de vos tableaux et notamment le dernier.
En vous remerciant pour votre réponse.
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Avr 23, 2010 @ 08:19:21
Bonjour
Vous pouvez utiliser mes représentations dans la mesure où vous citez la source.
Je suis heureux que mes travaux puissent vous être utiles.
Si jamais vous pouvez me faire parvenir un extrait de votre travail je serais heureux de pouvoir le lire.
Bon travail
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Avr 23, 2010 @ 08:59:42
Merci pour la rapidité de votre réponse. Je ne manquerai pas de vous adresser mes travaux. Il s’agit pour moi développer le sujet suivant (problématique dans l’entreprise): COMMENT FAIRE DE LA FORMATION UN OUTIL AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT DES ACTEURS DE L’ENTREPRISE ET DE SA PERFORMANCE ?
et de préparer en outre une présentation powerpoint (10 pages) pour la soutenance.
Bien cordialement
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Avr 23, 2010 @ 09:39:45
Bonjour
Je vais attendre le résultat de vos travaux que je trouve très intéressant.
Henri Boudreault
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Fév 21, 2010 @ 07:49:37
Merci M. Boudreault pour le partage de vos expériences et conclusions. Vos réflexions s’inscrivent dans la prolongation des réformes pédagogiques portées par l’éducation nouvelle. Elles vont nous permettre d’étayer nos propres argumentations dès lors que nous cherchons à faire évoluer les pratiques de nos collègues formateurs et favoriser le passage du seul processus de transmission des savoirs vers celui de leur appropriation par les apprenants. Encore une fois merci.
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Fév 20, 2010 @ 14:23:01
Merci pour la réponse. C’est très intéressant.
NG
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Fév 07, 2010 @ 13:54:37
intéressant! quelle est la référence pour le continuum du développement de la compétence?
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Fév 07, 2010 @ 16:12:36
La référence est de moi et de mon équipe. Cette démonstration a été faite dans le cadre d’une audience du tribunal du travail sur les lésions professionnelles. On m’avait demandé de démontrer comment on pouvait situer la formation continue en santé-sécurité au travail pour une profession, que je ne peux nommé pour l’instant, car la cause n’est pas terminée. Mon rôle dans ce procès est d’expert en formation et en didactique.
Le constat du continuum vient de la liaison de plusieurs constats. Le premier constat vient du fait que la majorité des programmes de formation vont parler de développement de compétence. Le concept de développement est associé également à croissance, à augmentation, etc.
La pédagogie de l’appropriation indique également que les nouvelles connaissances se construisent sur la base de nos connaissances antérieures. Je me suis également basé sur deux autres éléments, que vous retrouvez dans mon texte, les taxonomies et les niveaux de compétence.
Toute personne a un niveau de compétence par rapport à n’importe laquelle activité professionnelle. Ce qui empêche une personne de pouvoir exercer cette activité professionnelle c’est son niveau de compétence. La formation l’amène à considérer son niveau antérieur et l’amène au niveau de compétence correspondant à celui de la reconnaissance professionnelle. Par la suite, la personne continuera dans son milieu de travail le développement de sa compétence tout au long de sa vie professionnelle. Il faut tout de même faire attention ici, l’expérience n’est pas toujours garant de développement de compétences quoique peuvent en dire plusieurs. Il s’agit de lire un peu sur la valorisation des acquis de l’expérience et la reconnaissance des compétences pour constater que c’est loin d’être le cas. La compétence est plus que la capacité ou l’habileté d’un individu de faire quelque chose. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, j’ai développé le tableau des manifestations des niveaux de compétence pour aider une réflexion sur le sujet.
Ce qui nous amène à identifier ce phénomène, à partir également du concept de formation tout au long de la vie, de continuum. Le concept de continuum me semble plus intéressant que celui d’accumulation de connaissances. À mon sens, les connaissances ne devaient pas seulement s’accumuler dans le sens d’une concaténation, mais plutôt d’une augmentation du pouvoir d’agir d’un individu. C’est ce que j’ai voulu illustrer dans mon éventail des manifestations des niveaux de compétence.
Voilà ma référence.
SI vous voulez des éclaircissements, je suis tout disposé à continuer mes explications à la suite de vos questions.
Henri Boudreault
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