Il y a un débat au Québec sur la pertinence d’utiliser la «SKBLTZ» en éducation. Les parents sont pour dans la mesure ou le résultat sera en pourcentage. Les enseignants sont pour dans la mesure que cela ne changera rien au programme. Pourtant, la «SKBLTZ» est concrète dans le milieu du travail. On le sait quand un travailleur ou un professionnel est «SKBLTZ».

Je comprends que vous vous demandiez en quoi consiste une «SKBLTZ». Il y en a partout, mais c’est difficile à expliquer. C’est comme essayer d’expliquer ce que goûte une banane à quelqu’un qui l’ignore. Surtout quand vous choisissez une saveur de crème glacée. Si vous prenez comme référence la couleur de votre crème glacée pour manger ce qui est comestible sur la banane, vous allez manger la pelure et jeter l’intérieur. Même si c’est difficile à expliquer, cela ne remet pas en question son existence. Ce qui n’est pas le cas de la «SKBLTZ». Le fait que nous ne puissions l’expliquer et la rendre tangible nous amène à vouloir l’éliminer.

Si l’on remplaçait la «SKBLTZ» par quelque chose que l’on connaît. Cela pourrait rassurer tout le monde et ce serait plus facile pour susciter l’adhésion même si l’on ne sait pas ce que c’est.

Très bien, ne parlons plus de la «SKBLTZ» mais plutôt de la connaissance. C’est facile à comprendre une connaissance. On sait quand nous l’avons et on sait quand nous ne l’avons pas, ce n’est qu’une question d’acquisition. On n’a pas besoin de savoir si la personne l’apprend, il s’agit simplement qu’elle mémorise et  régurgite cette connaissance dans un examen pour pouvoir avoir une note en pourcentage. C’est extraordinaire, pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple. Il est évident que c’est nettement mieux que la «SKBLTZ». Il vaut mieux essayer d’éliminer les choses que nous ne comprenons pas, ou que le sens commun ne comprend pas, plutôt que d’essayer de la comprendre. Pour comprendre, il faudrait que je puisse manifester une «SKBLTZ» et je ne sais pas ce qu’est la fameuse «SKBLTZ».

Est-ce que je veux consulter un médecin qui est «SKBLTZ» ou qui a les connaissances à 80%? Mon mécanicien à 75% est nettement meilleur qu ‘un mécanicien qui est «SKBLTZ». La mesure donne parfois l’illusion d’être une évaluation, mais ce n’est pas toujours le cas. Ce n’est pas parce qu’il y a un chiffre que c’est une vérité. C’est déjà suffisamment insultant de se faire présenter des produits à 30% moins de gras sans savoir ce que représente le 100%. 30% de rien et 100% de rien c’est toujours pareil. Pourtant, ce chiffre nous rassure et porte le consommateur, que nous sommes, à choisir un produit plutôt qu’un autre parce qu’il est meilleur de 30% de ce que je ne sais pas.

Le fait de réduire la «SKBLTZ» à la connaissance ne nous inquiète pas étant donné que l’on ne sait ce que c’est. On ne se pose même pas la question que peut-être la connaissance était déjà dans la «SKBLTZ», et que maintenant nous avons moins qu’avant. Il est même possible que parce que nous ne savions pas ce qu’était la «SKBLTZ» nous n’ayons pas inclus ce qui devait y être. Peut-être que ce n’est pas la «SKBLTZ» le problème, mais l’ignorance que nous en avons et qu’il est plus facile de rejeter ce qui est différent que de faire l’effort de le comprendre. Ce qui est sécurisant c’est que tout le monde est contre la «SKBLTZ». Étant donné l’unanimité c’est nécessairement mauvais et que tout le monde ne peut pas être dans l’erreur. Bon sens ne saurait mentir.

Excusez là! Il fallait que ça sorte. Comme dit Shrek, il vaut mieux que ça soit dehors que dedans.

N.B. : Vous pouvez remplacer le mot «SKBLTZ» parce que vous voulez, de toute façon on ne sait pas ce que c’est.