L’expérience de travail, tout en étant essentielle, est insuffisante pour qu’une personne puisse faire apprendre une profession. La première étape consiste à expliciter et à formaliser l’expérience que l’enseignant a vécue en tant que professionnel de la discipline. Il ne faut pas oublier que près de 80% de l’expertise développée en milieu de travail est tacite. L’approche expérientielle de Kolb, une démarche réflexive et une démarche de formalisation sont nécessaires pour rendre accessibles ces savoirs tacites et implicites.

La démarche n’est pas seulement profitable pour l’enseignant pour expliciter son savoir, mais également pour l’apprenant pour être conscient de ce qui se passe lorsque l’on réalise une tâche de travail dans un contexte particulier. Il ne s’agit plus d’entraîner l’apprenant à réaliser avec succès des procédures de travail associées à une tâche, mais plutôt de l’amener à comprendre la situation de travail et d’adapter ses pratiques de travail aux contextes qu’il aura à vivre. Cette réalité, associée au développement de la compétence professionnelle, exige une bonne dose de réflexivité au lieu de la réflectivité de l’approche par compagnonnage.

Apprendre à penser devient alors tout aussi important qu’apprendre à faire. Le défi est d’instrumenter les enseignants qui eux ont appris en faisant.