Explorer et apprendre furent les deux premières étapes de l’approche par compétences. On peut traduire ces deux étapes comme la découverte de ce que l’apprenant ne sait pas pour pouvoir combler l’écart entre l’ignorance et la connaissance. Pour l’enseignant, cela lui demande de mettre en place des activités intrigantes, stimulantes et motivantes pour que l’apprenant adhère à la formation et désire investir les efforts nécessaires aux apprentissages. L’aboutissement de ces deux étapes est d’amener l’apprenant à conceptualiser les savoirs à apprendre.
La contextualisation consiste à réaliser des tâches qui demandent l’utilisation des savoirs appris. Ce qui suit la conceptualisation est donc la contextualisation, c’est-à-dire l’application des savoirs dans un contexte artificiel de travail. Pour faire apprendre, l’enseignant proposera des activités d’apprentissage. L’activité d’apprentissage interpelle l’apprenant, elle l’invite à traiter l’information reçue et à se mettre en action pour construire d’autres connaissances et développer d’autres habiletés. Elle est élaborée en s’appuyant sur les différentes composantes du programme. Elle est exploitée pour développer différents savoirs et ainsi construire l’action réfléchie à la base de la mise en œuvre de la compétence. L’activité d’apprentissage a plus comme objectif de donner du sens aux savoirs et de faire appliquer le savoir dans un contexte signifiant.
Selon Legendre (1983) la tâche est une activité observable et mesurable qui, à l’intérieur d’une séquence de temps, constitue une démarche logique et nécessaire pour la réalisation du travail ou l’atteinte d’un but. La tâche se réfère à une action qui peut se dérouler dans une situation de travail réelle et que l’enseignant va transformer dans un monde artificiel. Le contenu est le même, la finalité est la même, les comportements sont les mêmes, ce n’est que la situation de travail, qui la motive, qui est artificielle. L’enseignant peut donc contrôler la situation contrairement à la réalité où la situation de travail réelle doit se dérouler naturellement, elle ne peut être arrêtée.
L’application n’a pas encore comme fonction de faire appliquer les savoirs dans différents contextes, ce sera le rôle du transfert, mais de s’assurer qu’il y a un lien entre l’apprentissage des savoirs et l’utilisation de ces savoirs dans un contexte. Cela fait en sorte que l’application n’est pas seulement la mise en pratique des savoirs, mais surtout la réflexion associée à la mise en oeuvre des savoirs. Lorsque l’apprenant est en processus d’apprentissage il se situe dans son cerveau à un endroit différent que celui activé lors de l’application. Au moment de l’application, il faut que la stratégie mise en place permette à l’apprenant, au moment de l’action, de pouvoir accéder au traitement de l’information, c’est-à-dire non seulement aux automatismes et à l’exécution.
Quand l’apprenant est sollicité par un contexte et une action on se pose souvent comme question où sont passés les apprentissages précédents. Il faut qu’il y ait un abonné au numéro dans le cerveau de l’apprenant. Je veux dire par cela que lorsque nous sommes sollicités par un stimulus extérieur, en lien avec le réel, le lien qui se crée est un lien émotionnel avec ce qui nous entoure. Ce lien émotionnel peut être l’inquiétude, le plaisir, le stress, la peur, la sécurité, etc. Cet état est géré par la partie de notre cerveau que l’on nomme limbique et la mémoire sollicitée est la mémoire épisodique. Dans une action, au moment de réagir, nous exploitons premièrement ce que nous sommes avant d’utiliser ce que nous savons. Le savoir acquis lors d’apprentissage se retrouve dans le cortex, le plus souvent dans la mémoire sémantique, c’est-à-dire la mémoire qui emmagasine les informations. Lorsque je parle de placer un abonné au numéro, c’est de permettre à l’apprenant de faire les liens entre ce qu’il est et ce qu’il sait.
L’application n’a donc pas seulement la fonction de faire appliquer les savoirs dans une pratique professionnelle, mais surtout de faire en sorte d’établir un lien entre ce que l’apprenant sait et ce qu’il peut utiliser dans un contexte. Il est donc nécessaire de faire en sorte que l’apprenant puisse réfléchir au même moment où il travaille pour faire cette connexion. Il est donc essentiel d’introduire dans le processus de réalisation des tâches professionnelles, des étapes de breffage et de débreffage pour anticiper le travail et pour évaluer le travail. Ces étapes d’analyse et de traitement de l’information sont nécessaires pour rendre l’apprenant conscient des décisions qu’il aura à prendre ou qu’il a prises pour réaliser l’action demandée par la tâche.
En conclusion, l’étape d’application n’a pour fonction de mettre en pratique les savoirs appris et de faire réfléchir sur les décisions à prendre avant de réaliser l’action et après. Cette simple prise en considération fait toute la différence entre former un tâcheron ou une personne compétente. Le tâcheron finit par réussir la tâche, la personne compétente comprend ce qu’elle a fait pour réussir. Elle est donc en meilleure position pour passer à la prochaine étape, c’est-à-dire le transfert.
Fév 28, 2022 @ 12:31:13
Bonjour professeur je travaille dans le milieu de la police et je suis très intéressé par votre blog ma question c’est comment faire la projection de la didactique professionnelle sur les métiers de la police? Merci
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Mar 19, 2022 @ 11:37:53
Grande question. La didactique professionnelle s’intéresse à toutes les formations professionnalisantes, même le métier de policier. La didactique professionnelle c’est la didactique des situations au lieu d’une didactique de discipline. Il ne suffit pas d’avoir des connaissances pour pouvoir les appliquer. Il faut partir de la situation de travail pour en comprendre les comparantes et venir y appliquer les connaissances acquises. Il faut faire des inférences plutôt que de simplement déduire ou induire. En gros, c’est ce que je peux vous dire rapidement.
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Mai 05, 2019 @ 02:36:42
en quoi consisterait cette contextualisation? quelles démarches/activités pourrait-on envisager en vue de la mise en place de ce processus?
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Juin 09, 2019 @ 09:34:53
Il faut baser les stratégies à mettre en place, non pas seulement sur ce qu’il faut faire apprendre, mais plutôt sur ce que vous ferez faire pour que l’apprenant désire, ou qu’il ait besoin de l’apprendre. C’est ce que j’indique dans les formations que je donne à mes étudiants. Si je ne suis pas en mesure de susciter le besoin ou le désir d’apprendre un objet en particulier et bien vous ne l’apprendrez pas. Le fait de justifier l’apprentissage en indiquant qu’il y aura des questions à l’examen la dessus, et bien vous venez de tuer le désir d’apprendre. L’apprenant se contentera de mémoriser l’information plutôt que d’essayer de comprendre.
Le contexte doit permettre à l’apprenant de répondre à la question « Qu’est-ce que cela donne d’apprendre cela? ».
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Mai 05, 2019 @ 02:28:36
partant du principe de la différenciation qui voudrait que chaque individu construise et mette en place ses propres schèmes cognitifs ( du moins, apprenne à sa facon) peut-on de ce point de vue émettre (du coté de l’enseignant) l’hypothèse d’une « contextualisation des approches pédagogiques »en situation d’enseignement/apprentissage?
merci de me répondre
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Juin 09, 2019 @ 09:26:14
Ce qu’il faut considérer, aujourd’hui, chez l’enseignant, qu’il n’est plus un simple transmetteur d’informations. Il se doit de créer des environnements d’apprentissage adaptés à ce qu’il faut faire apprendre et à ceux qui doivent l’apprendre.
Susciter l’intérêt, disposer, faire trouver le sens, stimuler et motiver constituent pour moi les actions à la base des environnements que je mets en place.
Quand vous écrivez contextualisation vous mettez le doigt sur élément clé.
Le défi aujourd’hui est de faire trouver le sens d’un objet par l’apprenant à partir des actions que nous lui demandons de réaliser. Le problème est que pour contextualiser un objet à faire apprendre, encore faut-il, pour l’enseignant, le comprendre pour pouvoir scénariser des situations d’apprentissages menant à cette même compréhension par l’apprenant.
C’est là que, souvent, il y a une lacune. Est-ce que nous comprenons tous ce que nous enseignons?
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Mar 21, 2019 @ 08:36:00
Bonjour Mr Boudreault,
J’ai plaisir à lire votre ressource sur la contextualisation et les différents échanges .
Je suis actuellement en master 1 Meef et je dois présenter une activité en cycle 1 qui doit être contextualisée.
Étant de l’archipel de la Guadeloupe, je vais élaborer un abécédaire sur les animaux de mon île.
Ma question est : comment parler de contextualisation dans cette activité, quelle forme de contextualisation je pourrai mettre en évidence?
Merci Mr Boudreault pour votre retour.
Cordialement
Jessica
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Avr 28, 2019 @ 09:52:27
Le contexte doit être abordé dans le sens de l’apprenant, non pas dans le sens de la notion à traiter. Est-ce qu’il y a une utilisation de cette information qui peut se retrouver dans une application qui a du sens pour l’apprenant?
L’amour des animaux, la protection des espèces, etc.
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Avr 08, 2018 @ 12:19:34
bonjour Mr Henri .
S’il vous plait je me demande sur la notion de l’institutionalisation didactique.
merci.
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Août 15, 2018 @ 10:16:53
Pouvez-vous expliquer plus en détails ce que vous chercher?
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Avr 15, 2022 @ 08:56:05
Quel est le stratégie didactique utilisée par les enseignants de la psychologie
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Avr 25, 2022 @ 07:59:07
Le développement d’une compétence nécessite de l’aborder par son contexte. Comprendre la situation pour comprendre ce qu’il faut modifier dans sa pratique pour réaliser ses tâches et ainsi s’adapter. Il faut donc passer de la didactique des disciplines à la didactique des situations.
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Avr 07, 2018 @ 17:32:39
bonsoir a tous . j’espere que vous partagez mrs vos email pour quon puisse se discuter en email .voila le mien ezzahraouyaz@gmail.com (etudiant en Master 1 projet chercheur en didactique des mathemathiques )
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Mar 19, 2018 @ 18:07:40
bonjour professeur
J’ai deux questions:
– qu’est-ce que la contextualisation didactique ?
– comment peut t on montrer que La contextualisation didactique est meilleur dans un milieu d’apprentissage fortuit ?
Merci.
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Mar 20, 2018 @ 10:22:42
À votre première question, je dirais plutôt « la didactique de la contextualisation ». La didactique en formation professionnelle doit se référer à la situation de travail plutôt que seulement aux contenus disciplinaires. Chacune des compétences à faire développer a nécessairement un ou des liens avec un contexte de travail qui se retrouve dans une situation de travail. La quête de sens, pour la compréhension, nécessite la mise en place de situations didactiques qui tiennent en compte le contexte où un savoir, un savoir-faire ou un savoir-être est utilisé.
Pour votre deuxième question, je vous citerai Chevallard qui écrit « que l’on ne peut rien faire apprendre à un élève, l’apprentissage lui appartient, on ne peut que créer les conditions pour qu’il puisse apprendre. »
Peu importe le lieu, il faut prendre en considération qu’il faut créer les conditions pour créer un contexte qui favorisera le processus d’apprentissage.
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Fév 28, 2018 @ 04:32:37
Bonjour professeur,
actuellement en formation, je dois préparer un argumentaire sur le thème de la « formation contextualisée ». Je pense avoir cerné les principes fondamentaux de cette approche mais je me retrouve devant le problème suivant :
l’argumentaire que je dois présenter doit se positionner « contre » la formation contextualisée. Je dois donc trouver des arguments « contre » ce principe et les exposer dans le cadre de cette prise de parole (qui n’est qu’un exercice dans le cadre de ma formation).
Pourriez-vous m’orienter vers certaines pistes de réflexion qui me permettraient de mieux visualiser les « limites », « désavantages » ou « contraintes » de la formation contextualisée ?
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Mar 20, 2018 @ 09:52:24
Vous pourriez argumenter sur le fait que s’il faut contextualiser la formation, autant faire la formation directement dans les entreprises.
Ou encore, que c’est à l’élève de trouver le sens et de contextualiser. C’est ce à quoi ressemblent les pratiques actuelles.
Qu’il est trop compliqué de mettre en place des contextes pour donner du sens à toutes les notions à faire apprendre!
Etc.
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Jan 21, 2018 @ 11:54:24
Bonjour Professeur,
Vous avez mis l’accent sur la contextualisation mais vous avez peu parler de la décontextualisation et son impact sur l’apprentissage et sur le mécanisme du transfert. Pouvez-vous nous éclaircir ceci davantage ?
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Fév 14, 2018 @ 09:38:15
Le développement des compétences implique, implicitement, une démarche réflexive pour favoriser la compréhension du savoir. La manifestation d’une compétence s’observe à partir du processus d’adaptation des pratiques de travail qu’une personne se doit de faire pour tenir compte du contexte, des circonstances, d’une tâche à réaliser. Pour que cela puisse se faire, il faut que l’apprenant soit en mesure de déconxtualiser ses pratiques de travail pour pouvoir les adapter. C’est pour cette raison que la formation professionnelle n’est plus simplement de faire en sorte que l’apprenant puisse réaliser des tâches techniques. La personne compétente doit être en mesure de lire une situation de travail pour en retirer les informations essentielles pour lui permettre d’adapter ses pratiques et ainsi maintenir le résultat attendu de la tâche dont il a la responsabilité.
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Jan 12, 2018 @ 17:08:56
bonjour,
je suis en Master 1 pour être professeur des écoles : je passe par la formation continue. je dois contextualiser une séance de lecture que j’ai réalisée . Mais le problème , c’est que je n’ai pas compris ce que c’est la contextualisation. Peut-on m’aider?
merci
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Jan 14, 2018 @ 10:32:19
Contextualiser c’est être en mesure de transférer dans un contexte les connaissance acquises. C’est de pouvoir donner ou trouver du sens. C’est aussi reconnaître les circonstances ou une information est applicable ou utilisable. La contextualisation permet également de savoir s’Il y a eu compréhension.
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Nov 25, 2016 @ 05:33:42
Bonjour,
Je suis actuellement en formation de formatrice professionnelle d’adultes, j’ai une préparation (et une présentation) à faire avec comme sujet « la contextualisation d’une séance de formation).
Je situe bien le sujet, mais j’avoue que pour le mettre en pratique et d’après les renseignements que j’ai pu tirer un peu partout, ça devient confus.
J’ai construis ma séance sur l’échange mais j’ai du mal à mettre en forme et à appliquer moi-même la contextualisation pour ma présentation.
J’ai différencié (dans le contenu) la didactique (les apprentissages) et la contextualisation en apportant des exemples concrets.
Pour le contenu, je souhaite amener les apprenants à lister les différentes façons de présenter de contexte mais j’ai moi même du mal à les lister.
Comment rendre cette séance accessible à tous et atteindre mon objectif ?
J’ai la possibilité de mettre en place une simulation de situation (cas pratique) …
Qu’en pensez-vous ?
Merci de votre réponse
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Déc 19, 2016 @ 17:35:32
Lors de la conception d’une formation, avant de décider des activités, il faut expliciter l’objet de la formation et le représenter pour le rendre perceptible. Ensuite, il faut considérer les caractéristiques des participants à la formation. C’est à partir de ces deux éléments ainsi que de l’environnement de formation, de la durée et des ressources que vous serez en mesure de déterminer les activités à faire réaliser. Les activités sont au service de celui qui apprend et de l’objet à apprendre.
Une formation est faite pour faire changer ceux qui y participent. Pour ce faire, il faut être en mesure de repérer leur état de départ, insatisfaisant, et l’état de fin, satisfaisant. Ensuite, la stratégie, les méthodes et les ressources auront pour objectif de provoquer le changement désiré.
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Août 04, 2016 @ 00:48:44
Bonjour , es ce qu’une capacité peut-elle observable et évaluable? Car j’ai sous mes yeux une définition du mot capacité. « Une capacité n’est ni observable ni évaluable »…Lors des évaluations, on évalue les capacités de l’élève face aux situations artificielles comme vous le dites. Merci d’avance de votre réponse
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Août 17, 2016 @ 14:48:25
On peut constater une capacité. Une capacité est acquise et développée. Nous sommes donc en mesure de connaître l’état A d’un apprenant et son état B. Il demeure qu’une capacité est potentielle. Elle ne peut se vérifier, de manière effective que dans une situation réelle. Par exemple, on peut développer la capacité d’un futur pompier à éteindre un incendie. En milieu de formation nous allons développer sa capacité. Mais ce sera dans la réalité d’un incendie dans une situation réelle où les différents dangers devront être gérés que nous serons en mesure de constater si la capacité acquise en formation c’est transférée en compétence dans une situation réelle. La capacité se distingue de l’habileté. L’habileté est effective, car elle est liée à des objectifs pragmatiques qui en déterminent l’atteinte soit en termes de quantité, qualité ou durée. La capacité si elle est interprétée comme étant potentielle, elle peut s’évaluer comme un état possible d’une personne. Si on veut évaluer si cette capacité est effective, c’est à ce moment que l’évaluation est impossible.
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Fév 03, 2016 @ 18:15:36
bonjour,
pouvez vous s’il vous plait m’expliquer « une contextualisation d’une séance de travaux pratiques »
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Fév 05, 2016 @ 10:07:58
Contextualiser c’est vouloir donner du sens. En formation professionnelle, on limite souvent la contextualisation à la tâche à réaliser au lieu de penser à la situation de travail où cette tâche doit être réalisée. La logique du poste et de la tâche nous vient de l’époque du taylorisme où l’on voulait éviter que le travailleur prenne des décisions. Il suffisait alors de contrôler la situation pour que le travailleur puisse se concentre sur l’exécution de la tâche.
Lorsque l’on veut appliquer l’approche par compétences il faut plutôt penser faire en sorte que le travailleur puisse comprendre la situation de travail pour ainsi repérer les variables de cette situation et adapter les pratiques de travail liées à la tâche à réaliser pour satisfaire les attentes de résultats.
C’est pour cette raison que la contextualisation des tâches à réaliser est si importante.
Contextualiser c’est mettre en place les conditions et les circonstances qui peuvent être associées à la réalisation d’une tâche spécifique pour que l’apprenant soit tenu de les considérer lors de la réalisation de sa tâche.
Par exemple, dans la fonction de secrétaire il est facile de décortiquer les tâches de l’adjointe administrative en petits morceaux qui n’ont aucun sens avec la réalité. Prenons par exemple la méthode de doigté qui se limite parfois à une performance à écrire un texte avec rapidité, l’entraînement à cette tâche est relativement facile. Ne serait-il pas plus pertinent de faire en sorte que l’activité de saisie de texte aux claviers se fasse dans un contexte de travail où le téléphone sonne, où d’autres personnes interviennent, où cette tâche se réalisa avec d’autres, où le patron vient faire d’autres demandes, où il y a un horaire à respecter, etc.
Cela est aussi vrai pour le mécanicien qui doit interpréter une demande d’un client, faire le travail selon les contraintes et dynamiques d’un atelier de réparation, selon son horaire de travail, avec d’autres clients à satisfaire, selon des règles de sécurité et finalement remettre la facture et expliquer son travail au même client pour qu’il comprenne ce qui justifie la facture à payer.
Un contexte, pour que la tâche à réaliser ait du sens, doit comporter des événements, des circonstances, des indicateurs de résultats à atteindre, un défi, des enjeux. On doit comprendre qu’au départ il y a une tâche à réaliser, un contexte spécifique qui entoure cette tâche et une situation où différents contextes peuvent apparaître. La situation comporte un lieu, des instruments, un modèle opératoire, une temporalité, des tâches prescrites, un domaine d’activités, un but et des acteurs.
Pour bien comprendre l’assemblage de tous ces éléments, il faut imaginer le déroulement d’un film. Dans un film, il y a un décor, une histoire, une intrigue, etc.
La contextualisation consiste dans la mise en scène des tâches à faire réaliser à l’apprenant. C’est la construction de situations de travail artificielles où l’apprenant va trouver le sens de ses apprentissages.
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Mar 21, 2018 @ 01:55:04
Bonjour , vous dites « C’est la construction de situations de travail artificielles où l’apprenant va trouver le sens de ses apprentissages. » comment savoir si l’apprenant a trouvé le sens?
MERCI
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Mar 21, 2018 @ 09:32:20
C’est par son fonctionnement dans la situation. Placer l’apprenant dans une situation de travail artificielle l’oblige à faire des inférences. Ce sont les liens, entre les évènements qui se présenteront à lui, les tâches qu’il devra réaliser et les pratiques qu’il devra adapter dans la situation de travail artificielle, qui nous assure qu’il a trouvé le sens. Trouver le sens c’est comprendre, faire des liens c’est la démonstration de la compréhension.
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Nov 05, 2015 @ 02:42:51
bonjour professeur ,
dans le cadre de mon travail de recherche en master 2 je vai travailler sur l’apport des termes français lexicalisé dans le parler algérien dans l’amélioration des compétences lexicales des apprenants.et dans cette recherche je me réfère trop au terme contextualisation .est ce que l’usage de ce concept dans ce thème et juste?
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Nov 05, 2015 @ 15:39:28
Il me semble que la lexicalisation est directement associée à un contexte pour lui donner un sens. Le sens distingue le mot du concept. Le mot a une signification et le concept à un sens. Pour qu’un concept ait un sens, cela prend un contexte. Le concept de souris prend un sens si je parle d’un chat. Par contre le sens sera différent si je parle de l’utilisation de mon ordinateur. En formation professionnelle, pour qu’une personne puisse faire des inférences avec les connaissances qu’elle a apprises et la réalité, il faudra qu’elle puisse conceptualiser avant de pouvoir contextualiser. Ce va-et-vient de contextualisation et de conceptualisation se retrouve dans la suite du processus d’inférence en décontextualisant et recontextualisant. Ce qui permet la manifestation de la compétence par la capacité d’adaptation du travailleur ou du professionnel.
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Nov 05, 2015 @ 15:58:51
vraiment merci ,j’ai l’honneur d’avoir l’occasion de discuter avec vous professeur ,d’après ce que j’ai compris ,pour réinvestir un mot il fallait le retirer de la phrase arabe ensuite lui donner le caractère d’un concept puis le contextualiser selon le besoin .
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Nov 05, 2015 @ 16:09:10
Je vous ai donné mon avis par rapport à mon expertise de didacticien en formation professionnelle. Lorsque vous traitez de langue, je vous avoue que vous dépassez le cadre de mes compétences. Je pense que votre interprétation est juste à la lumière de ce que je peux comprendre de votre problématique. Mais c’est seulement une opinion, non pas une affirmation. Je fais souvent la distinction entre langue et langage. La langue, comme le français ou l’arabe n’appartient pas particulièrement à une communauté. Par contre, le langage est lié à une communauté. Par exemple, même si au Québec on parle français, les travailleurs dans un métier particulier utilisent la même langue que les autres professions, mais pas le même langage. Chaque métier et profession a son propre langage qui sert à en comprendre la situation, le contexte, les tâches et les pratiques.
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Nov 05, 2015 @ 16:53:48
merci ,je suis un peu inquiétée ,parce qu’on me demande d’écrire un plan de mon objet de recherche afin d’aller stage à cours terme en France c’est pour cela j’essaye de découvrir un peu par tous les domaine en relation avec mon thème de recherche.
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Nov 11, 2014 @ 18:13:29
Bonjour, je voudrai savoir si la culture (tradition, coutume…) de l’enfant peut-elle être utilisé comme moyen d’apprentissage à l’école, puisque l’enfant est baigné durant toute sa vie dans sa culture avec celle de l’école?
L’école doit s’adapter à la culture de l’enfant ou l’enfant doit s’adapter à l’école dite coloniale, buissonnière. Pour , la culture elle s’agit de la culture kanak d’origine mélanésienne.
Nouvelle-Calédonie
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Nov 12, 2014 @ 11:48:49
Bonjour
La culture d’une personne constitue la base de ses représentations, de ses schèmes, de ses croyances et de ses connaissances. Ne pas prendre en compte la culture d’une personne dans ses apprentissages serait une grave erreur. Comme lorsque je donne des formations à des groupes où il y a plusieurs nationalités, je dois toujours partir de leurs représentations pour ajuster mes explications, mes exemples et ma stratégie de formation en conséquence. Dans le cas contraire, ce serait comme parler dans une langue étrangère aux personnes avec qui vous désirez communiquer. À la limite, vous pourriez même demander aux personnes s’ils ont compris et ils vous diraient oui. La vraie question est qu’est-ce qu’ils auraient compris? Vous aurez alors des surprises. Notre culture constitue le fondement de ce que nous sommes. Apprendre c’est changer! Vous changerez quoi si la personne ne s’appuie pas de ce qu’elle est?
Il y a toujours le volet du conditionnement, malheureusement le résultat de cette stratégie ne produit que des exécutants et des tâcherons. On peut forcer un élève à écrire sans fautes ou à faire des calculs élémentaires corrects, mais ce sera au détriment de produire un écrivain ou un mathématicien. Sauf certaines anecdotes historiques, qui ne peuvent servir d’argument pour de telles démarches.
Dans ce contexte, l’école se doit d’être un lieu de changement en créant les conditions favorables pour que ce changement puisse se produire de façon cohérente et harmonieuse. Changer ne veut pas dire démolir, oublier, nier, exclure ou ignorer. Il faut partir de ce que les apprenants sont pour les faire cheminer à ce que nous aurons réussi à susciter chez eux comme objectifs de changement. L’école est un lieu de passage qui doit refléter la culture où elle joue son rôle. Malgré l’histoire, ce ne doit pas être un milieu de colonisation, mais d’épanouissement de ce que les gens sont dans ce qu’ils ont de meilleur.
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Juin 20, 2016 @ 23:16:40
Merci pour toutes vos réponses, qui sont si précises et simples.
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Mai 20, 2014 @ 04:53:00
Bonjour. En formation professionnelle à Montpellier (34), je rédige un mémoire de 30 pages sur la contextualisation des apprentissages : « Dans quelle mesure la contextualisation des exemples ou des connaissances facilite-t-elle l’apprentissage et son transfert en milieu professionnel ? ». J’ai bien avancé mais je suis en peu confuse sur la dernière ligne droite. Tout se mélange… Pourriez-vous me dire sur quelle notion insister et quel auteur ne pas oublier ? Merci. Carole. 06 75 66 92 32
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Mai 26, 2014 @ 11:17:43
Bonjour
Vous utilisez plusieurs concepts qui, effectivement, peuvent vous amener à confondre certaines finalités. Vous utilisez les concepts de contextualisation, d’exemple, de connaissance, d’apprentissage et de transfert. En ce qui me concerne, la contextualisation n’est pas en lien avec la présentation d’exemples ou de contre-exemples par rapport à des connaissances à s’approprier. L’exemple donne un sens à la connaissance. Le contexte est une partie d’une situation professionnelle que l’on fait vivre à l’apprenant pour qu’il puisse associer une action physique à son processus mental et ainsi faire des liens entre la réalité effective et ses connaissances. J’ai vécu à maintes reprises le fait que les apprenants n’appliquaient pas dans la réalité les connaissances qu’ils avaient supposément apprises.
La mémoire épisodique de son cerveau fait les liens entre les événements et ses connaissances. Donc entre ce qu’il est et ce qu’il sait et vice versa. C’est ce à quoi sert, en ce qui me concerne, la contextualisation dans le sens de formation professionnelle. Il faut placer l’apprenant dans un contexte professionnel artificiel pour faire ce lien et ainsi faire en sorte qu’il y ait un abonné au numéro quand se présentera la situation de travail réelle.
Notre relation avec la réalité passe d’abord par notre filtre émotionnel avant d’avoir accès à nos apprentissages qui se sont logés dans notre cortex. Si le chemin n’a jamais été ouvert, c’est l’émotion qui demeure sans liens avec nos connaissances. Plus la situation réelle est stressante, en terme de quantité d’information à traiter ou du temps pour répondre, moins vous avez accès à votre base de données mentale. C’est par ce chemin que je vois l’utilité de la contextualisation en formation professionnelle. C’est beaucoup plus complexe que la simple mise en situation ou l’exemple. Elle constitue l’élément clé pour le transfert.
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Sep 11, 2012 @ 13:52:59
Bonjour,
Comment assurer, dans ma classe, que chaque enfant exploite ce qu’il est lors de l’application des savoirs si je dois utiliser une contextualisation homogène (ou presque) pour tous?
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Sep 12, 2012 @ 08:03:42
Il y a plusieurs façons de présenter un contexte. Ce contexte peut-être homogène, mais chacun des apprenants peut avoir des circonstances particulières à gérer. Par exemple, on peut faire vivre à des apprenants en soins infirmiers une même situation de travail dans un centre hospitalier, mais leur demander de réaliser une même tâche, mais dans des contextes particuliers. L’un peut-être en psychiatrie, l’autre en soins palliatifs, l’autre à l’urgence, etc. Il faut faire attention en formation professionnelle, l’application des savoirs se fait par la réalisation de tâches professionnelles. Ces tâches ne doivent pas s’adapter aux apprenants, mais confronter l’apprenant à la réalité artificielle d’une situation de travail.
Il ne faut pas confondre apprentissage des savoirs et application des savoirs. C’est au niveau de l’apprentissage des savoirs qu’il peut y avoir une adaptation selon les caractéristiques des apprenants. C’est alors que la variété des moyens didactiques disponibles peut permettre de tenir compte des particularités des apprenants. Vous pouvez également offrir, à partir d’une même situation, le choix d’aborder l’apprentissage des savoirs par l’apprenant à partir d’un problème à résoudre, d’une tâche à réaliser, d’une situation à comprendre ou de façons de faire à élaborer.
Essentiellement, il faut faire en sorte que chacun des apprenants puisse exploiter son propre style d’apprentissage. Il faut donc aborder le rôle de l’enseignant comme un metteur en scène et l’apprenant comme l’auteur de ses apprentissages.
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Déc 05, 2011 @ 22:57:09
Je cherche un Forum ou Blogue d’enseignant en comptabilité en formation professionnelle ?
Pouvez-vous m’aider!
Merci à l’avance !
Réjean Côté
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Déc 07, 2011 @ 10:00:13
Bonjour
Je ne connais pas d’adresse sur ce type de site.
Après consultation je n’ai pas trouvé de site internet pour l’APEC.
Vous auriez plus de chance en communiquant avec le président de l’APEC.
Vous pouvez trouver ses coordonnées soit sur l’inforoutefpt ou au CPIQ.
Bonne recherche
Henri Boudreault
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