J’ai entendu à plusieurs reprises, de la part des enseignants, que les élèves n’appliquaient pas en atelier ce qui avait été dit en classe. Je l’ai constaté moi-même à plusieurs reprise au début de ma carrière d’enseignant. Quand l’élève arrivait dans l’action professionnelle, le lien avec les connaissances théoriques ne semblait pas se réaliser, il n’y avait pas d’abonné au numéro.
La construction de ces liens entre apprentissage et application se situe à deux endroits dans le cerveau. L’apprentissage, quand il y en a un, se situe généralement dans le cortex. Le contact et la réaction avec la réalité se situent généralement dans le limbique où se gèrent les émotions. Quand nous sommes en relation directe avec la réalité nous avons premièrement des réactions émotives qui vont influencer la suite des choses. Je serai inquiet, sûr de moi, craintif, incertain, heureux, à l’aise, frondeur, agressif, etc., selon ce qui se passe. Les réactions que j’aurai pour répondre à la dynamique de la réalité seront teintées de l’état émotif dans lequel je me retrouverai. Si vous voulez faire l’expérience, demandez à vos élèves comment ils se sentent quand ils entrent dans une classe traditionnelle. Ils vont probablement vous dire que cela va être plate, que ce sera long et ennuyeux et qu’ils n’apprendront pas grand-chose. C’est déjà un défi de changer cette mentalité, imaginer si vous ne changez rien. Même si nous leur disons qu’en formation professionnelle ce n’est pas pareil, lorsqu’ils se retrouvent en classe à écouter un prof pendant des heures, ils finissent par admettre que c’est pareil.
La formation en salle prend un sens pour les élèves s’ils sont actifs. Écouter quelqu’un parler, à qui ils n’ont rien demandé, cela provoque la passivité. La classe doit non seulement être le lieu pour s’approprier des connaissances et réfléchir, mais le lieu aussi pour construire des liens avec l’analyse des réalités. Je prône une pédagogie, pour ne pas dire une didactique, basée sur les situations de travail.
À suivre …
Votre commentaire