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Des réflexions pour se positionner

J’ai souvent constaté qu’avoir des compétences n’était pas suffisant pour être compétent.

Si « avoir » n’est pas suffisant, alors c’est dans « être » que se trouve la piste à explorer. Être ou ne pas être, telle est la question!  La phrase célèbre de Hamlet, dans l’oeuvre de Shakespeare, peut nous servir d’inspiration.

De cette idée de question, un étudiant m’a déjà dit qu’il était bien fatigué d’écouter des réponses à des questions qu’il ne se posait pas!

Le questionnement ne serait-il pas alors la voie à privilégier? Il s’agit, peut-être, d’inverser le rôle du professeur.   De prendre le rôle de celui qui accompagne l’apprenant à se poser des questions, pour qu’il cherche lui-même les réponses, plutôt que le rôle de transmetteur de réponses à mémoriser, pour seulement faire performer l’apprenant aux examens.

La réalisation d’une telle approche pourra se faire dans la mesure où une formation ne devrait pas être faite pour celui qui la donne, mais pour celui qui la suit. Le développement d’une compétence implique que le dispositif et les stratégies de la formation soient adaptés aux intentions. Notre intention étant de développer le savoir-être chez les étudiants. C’est dans cet esprit qu’il faut que le professeur tienne compte des caractéristiques de l’apprenant ainsi que de l’objet à faire apprendre.

Le développement d’un savoir-être demande, à l’apprenant, d’être conscient de ce qu’il ignore. Il doit s’investir dans une démarche volontaire et autonome d’évolution personnelle pour combler l’écart entre ce qu’il ignore et ce qu’il connaît. Finalement, il doit  accepter de confronter socialement les effets de son évolution.

L’accompagnement devient, dans ce contexte, une façon d’intervenir plus propice, pour que le professeur puisse aider l’apprenant à découvrir et à appliquer, par lui-même, les réponses aux questionnements qu’il aura suscités chez lui.

Le développement du savoir-être exige de l’apprenant une mise en action, du questionnement, de la motivation et de l’énergie. Pour que ces exigences se concrétisent dans les formations, des changements dans les pratiques d’enseignement sont essentiels.

Einstein a écrit que la folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent. Pour ne pas devenir fou, il faudrait accompagner l’apprenant à être ce qu’il veut devenir, plutôt que de l’obliger à faire ce qu’on veut qu’il fasse.

C’est à partir de ces réflexions que je veux partager, avec vous, le fruit de mes travaux sur l’intégration du développement des savoir-être dans des pratiques de formation. Je traiterai de ce sujet à partir de cinq points.

Le premier point est la raison qui nous porte, aujourd’hui, à nous préoccuper du développement des savoir-être chez les étudiants. Est-ce un problème social, culturel ou éducationnel qui nous oblige à aborder ce sujet ?

Le deuxième point touche aux personnes impliquées dans ces savoir-être. À qui s’adresse le savoir-être? Il y a ceux qui doivent le manifester, ceux qui en bénéficient et ceux qui veulent le faire manifester. Mais qu’est-ce que cela implique chez ces personnes? Quel est le rôle qu’ils doivent jouer?

Le troisième point, très pertinent, implique le savoir-être lui-même. En quoi consiste le savoir-être? De quoi parle-t-on lorsque l’on traite de compétence, d’attitudes, de valeur, de comportement ou de savoir-être? En éclaircissant le « quoi », nous serons plus en mesure d’y associer le « comment ».

Le quatrième point traite de la démarche de formalisation du savoir-être. Comment faire pour faire du savoir-être un objet d’apprentissage?

Finalement, le cinquième point couvre les moments et les manières d’aborder le savoir-être dans une formation. Quand le faire apprendre? Comment le faire apprendre? Comment créer un climat favorable à son développement?

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