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La motivation aux changements de pratiques des formateurs

Le titre de cette chronique me vient de l’une de vos demandes. Souvenez-vous d’une proposition que je vous ai faite sur des sujets que vous aimeriez que je traite, après ma série de chroniques sur le savoir-être.

Je trouve ce sujet toujours d’actualité. Nous sommes rendus au XXIe siècle, depuis un certain temps, cela devrait nous inspirer pour réfléchir sur la pertinence de plusieurs de nos pratiques comme formateur. Malheureusement, on interprète, de façon erronée, que les technologies de l’information (TI) constituent l’évolution en elle même qui doit nous orienter dans nos nouvelles pratiques. Je ne constate pas de grand changement dans les pratiques de formation qui ont comme origine les TI, que l’on regroupe maintenant sous l’appellation des environnements numériques d’apprentissage (ENA). On change le vocabulaire, mais les pratiques demeurent les mêmes. C’est rarement un souci d’apprentissage qui motive l’utilisation des ENA, ou TI, ou encore certaines méthodes d’enseignement, comme l’enseignement individualisé, mais plutôt les économies à réaliser.

Si les pratiques de formation sont peu performantes avec un formateur, je doute fortement que les ENA changent grand-chose à la situation. Il y’a certainement un attrait momentané, mais les apprentissages ne sont pas plus au rendez-vous. Un formateur plate, avec des acéplates ou un powerplate, ou encore un TBImplate arrivent tous au même résultat, c’est que le cours est plate et que les participants à la formation sont passifs et s’ennuient. Dans ces cas, peut-être que les ENA, peuvent être utiles.

Plusieurs formateurs ont appris à enseigner sur le tas. Comme je le dis souvent, la formation sur le tas produit un tas d’affaires qui forment un tout difficile à dissocier. J’ai déjà eu un témoignage d’un formateur, qui après avoir réalisé des ressources de formation, lors d’un atelier pour améliorer son cours, m’a informé qu’il ne changerait pas ses pratiques même si les ressources développées lui semblaient pertinentes. Il savait qu’il était dans l’erreur sur certains concepts enseignés et que les participants à sa formation comprenaient difficilement certaines notions. Malgré cela, il m’a affirmé qu’il se sentait plus à l’aise de ne rien changer, car il n’était pas en mesure d’anticiper les conséquences aux changements envisagés et par conséquent il valait mieux que les choses demeurent comme elles sont.

La problématique n’est pas anodine, vouloir aller au ciel, mais ne pas vouloir mourir. Vouloir changer ses pratiques tout en confirmant que celles actuelles sont correctes. C’est Einstein qui a dit qu’il faut être stupide pour penser qu’en faisant la même chose on en arriverait à des résultats différents.

Ce n’est pas le changement qui est le problème, c’est de vouloir changer au-delà des mirages. Un changement sans effort se nomme un statu quo.

Qu’est-ce que cela donne au formateur de changer ses pratiques de formation? Suite à mes nombreuses expériences de formation de formateurs, l’amélioration des apprentissages des participants n’est pas une raison suffisante, malgré tout ce que vous pouvez en penser.

À suivre …  » Comment vouloir sortir de sa zone de confort? «