Voici une présentation que je viens de faire au congrès de la TREAQ-FP (Table des responsables de l’éducation des adultes et de la formation professionnelle des commissions scolaires du Québec).
L’atelier portait sur : «L’accompagnement des nouveaux enseignants en formation professionnelle en deux temps : période d’immersion et période d’insertion professionnelle ».
Un constat important porte sur le fait qu’il n’y a pas un soutien aux enseignants proportionnel à l’importance de demander à une personne d’apprendre son métier d’enseignant sur le tas. Nous devrions être en mesure de fournir au nouvel enseignant en immersion des modèles pédagogiques et didactiques qui l’amèneront à comprendre les pratiques pédagogiques de l’établissement de formation, par la suite de comprendre les fondements et finalement de fonctionner de façon autonome et professionnelle.
Pour ce faire, il faut de l’accompagnement. Là encore, nous nous retrouvons, de façon générale, avec un conseiller pédagogique qui a appris sa profession de conseiller sur le tas après avoir appris son métier d’enseignant sur le tas. Je pense, pour faire face aux défis de l’avenir en formation professionnelle, qu’il faut arrêter de tourner en rond et de penser que la profession d’enseignant à quelque chose de génétique plutôt que scientifique, « tu l’as ou tu l’as pas ».
De l’accompagnement pour appliquer la vision des pratiques de formation du milieu et des instruments pour en comprendre l’application. Mais pour être en mesure de relever ce défi, il faut placer notre questionnement plus loin que de remettre en cause le baccalauréat des enseignants. La finalité de cette formation ne devrait pas être remise en question. Ce sont plutôt les modalités.
Une suggestion touche l’accessibilité de la formation pour tous. Les conseillers pédagogiques en formation professionnelle devraient être la référence des établissements de formation en ce qui a trait à la pédagogie et aux pratiques mises en oeuvre dans les milieux. Pour ce faire, il faut les reconnaître comme telles et les former en conséquence pour les diplômer et les utiliser comme formateur d’enseignants de première ligne. Ce sont eux qui les accueillent et les accompagnent. Ce sont eux qui devraient recueillir le patrimoine culturel des pratiques d’enseignement propres à la vision et aux objectifs du centre. C’est ce que Le Boterf nomme les compétences collectives. Malheureusement, ce n’est que rarement le cas. Ce sont eux qui devraient avoir la charge officielle de faire les premières formations et qualifier les enseignants dans leurs premières pratiques.
C’est par la formation que nous serons en mesure de faire face aux défis de la formation professionnelle et de la main-d’oeuvre. Il faudrait tout de même croire à notre credo, c’est ce que nous disons à nos étudiants. Nous sommes les milieux de formation les plus importants et c’est nous qui formons le moins, de façon continue, nos personnels. C’est tout de même un paradoxe sur lequel il faudrait, en plus d’y penser, agir avant de nous le faire mettre sur le nez.
Enseigner ce n’est pas de la magie et cela ne relève pas d’une génération spontanée. On ne vient pas au monde professeur, contrairement à une certaine époque où l’on parlait de vocation. Enseigner c’est une profession complexe qui ne s’apprend plus sur le tas. On n’oserait jamais demander à un futur médecin de commencer à pratiquer et ensuite aller se faire former. Il ne serait même pas acceptable qu’il se forme au même moment où il travaille, pourtant c’est ce que nous demandons à nos nouveaux enseignants. Même si vous me dites que ce n’est pas pareil, il y a quand même certaines similitudes, le fait de jouer dans le cerveau de nos futurs travailleurs par exemple!
Suite à venir, ce n’est qu’un début …
Juin 08, 2011 @ 05:14:37
Excellent article repris sur educavox.fr
Merci
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