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Cette expression du Petit Prince de St-Exupéry illustre bien mon propos. Après plusieurs essais de moutons qui ne convenaient pas au Petit Prince, l’aviateur fini par lui dessiner une boîte avec des troues et il lui dit que son mouton était dedans. C’était exactement ce que le Petit Prince désirait. De la même manière, l’élève en formation professionnelle doit se représenter lui-même les connaissances, encore faut-il qu’il le demande et que nous puissions y fournir une boîte, pas un mouton.

J’ai eu à travailler sur des cours portant sur la conduite préventive pour les camionneurs. Généralement, ces cours avaient peu d’effet sur les techniques de conduite et suscitaient peu d’intérêt des camionneurs participant. Le seul intérêt des participants était de voir les nouvelles photos d’accident présentées par le formateur pour leur faire peur et ainsi susciter le désir de changer leur conduite. Malheureusement, cela n’avait pas l’effet escompter. La peur est un très mauvais levier pour susciter l’apprentissage. J’ai alors proposé une autre démarche. Si nous voulons qu’ils puissent ancrer dans leur tête le message, il fallait leur faire construire leurs scénarios d’accident à partir de situations de conduite normales. Au lieu de leur montrer des accidents, je leur ai montré des situations de conduite où ils devaient repérer des conditions à risque d’accident. De plus, ils devaient définir des actions pour pouvoir éviter ces accidents. En construisant leur scénario à partir d’images de leur vie quotidienne, cela faisait en sorte que lorsqu’ils conduiront dans ce même environnement cela aura pour effet d’activer les démarches qu’ils auront construites durant le cours et ainsi faire en sorte qu’il y ait un abonné au numéro. Il y aura alors une démarche consciente et volontaire pour favoriser le passage entre le cortex et le limbique, entre ce que l’individu sait et ce qu’il est. Tout ce qu’ils trouveront dans leur environnement de travail sera objet d’évocation de ce qu’ils auront appris. Ce que des images d’accidents n’auraient pu faire. Ce qui est vrai pour toutes les formations en santé-sécurité. Au lieu d’enseigner les règles, il faut que les apprenants découvrent les éléments à risque dans une situation et y associent les pratiques recommandées au lieu de les ennuyer avec des «PowerPlate» et des discours sur des règles insipides. Cette nouvelle approche fait en sorte de créer un environnement de formation en classe favorisant la construction des liens nécessaires à être activés lors des actions dans la réalité. Il faut tenir compte que le plus fort élément d’évocation est le plaisir. Si les participants à une formation ont eu du plaisir en apprenant, il y aura de fortes chances que leur mémoire épisodique soit plus efficace au moment de l’action.

Un élève m’a déjà dit qu’il était bien tanné d’entendre des réponses à des questions qu’il ne se posait pas. La solution était toute simple, les amener à poser des questions dont les réponses correspondent à la matière à apprendre. Le défi est là !