20625787

Dans de telles situations, j’ai l’avantage ou le défaut, selon certains, de demeurer stoïque. Il aurait aimé que je panique et que je prenne les nerfs. De par ma nature, je suis resté calme, en apparence, je vous jure qu’à l’intérieure ma pression était très élevée. J’ai décidé que son visage était rouge et je lui ai dit de prendre la porte et de sortir. Que j’allais parler au directeur de son comportement et qu’il devait s’attendre à des conséquences. Il fût tellement surpris de ma réaction qu’il me laissa passer. Je suis sorti de mon bureau, je suis allé voir le directeur. Ce dernier est revenu avec moi en atelier pour indiquer à l’élève qu’il voulait discuter avec lui. Ils sont partis ensemble et je n’ai jamais revu cet élève.

Ce qui a été le plus curieux lors du déroulement de cet événement c’est qu’aucun des quatorze autres élèves n’est intervenu pour m’aider. Tous avaient été témoins de l’événement, aucun n’avait osé intervenir. Un prof dans une classe est seul à faire face à l’adversité. C’est malheureusement cela qui en fait un survivant.

Il ne faut pas paniquer. Ce que j’ai vécu est assez rare et cela s’est déroulé à une autre époque. J’essaie de m’en convaincre. Cela a été la seule et unique foi que j’ai vécu un événement du genre et cela a été la seule et unique foi eu j’ai demandé à un directeur d’intervenir. Je ne dis pas que je n’aurais pas pu vivre d’autres expériences du genre. J’ai fait en sorte, dans l’organisation de mes cours, de ne jamais laisser un élève être désespéré à ce point. C’est à partir de ce moment que je me suis rendu compte que l’on a trois cibles à atteindre dans l’organisation des apprentissages. On doit atteindre la tête avec les savoirs à apprendre. On doit atteindre les mains avec le savoir-faire à réaliser. Finalement, c’est ce qui est souvent oublié, mais qui demande le plus d’effort à modifier, c’est le cœur avec le savoir-être à manifester.

À suivre … « La tête, les mains et le coeur «