20129490

L’itinéraire que je fournissais à mes étudiants comportait également la répartition dans un calendrier de chacune des activités avec un écart vert, jaune et rouge. Je savais à l’avance, dans mon tableau de suivi, que ceux qui étaient au vert pouvaient fonctionner seul, ceux au jaune devaient bénéficier de mon soutien pour éviter d’atteindre le rouge. Le rouge pouvait être atteint à quelques reprises. Cela demandait une intervention, non pas d’urgence, plus importante. Ce qui exigeait plus d’efforts de la part du prof ainsi que de l’apprenant. Une intervention de remédiation était alors faite.

En principe, comme je l’ai indiqué précédemment, le prof est le plus grand consommateur de temps. Il faut qu’il coupe du temps pour l’offrir à l’apprenant. Cela se fait de la façon suivante. Si vous êtes dans le modèle où le prof donne sa théorie et après l’élève fait sa pratique en atelier, cela vous coûte le double du temps. Le temps que vous avez gaspillé en classe, à vous acharner à dire à l’élève ce que vous savez, peut-être utiliser plus intelligemment.

Si vous voulez gagner du temps, insérez-vous dans le temps de l’élève. Si vous placez l’élève en action, cela compte pour son temps d’apprentissage. En intervenant pour l’aider dans son action votre temps compte nul car l’élève est sur son temps d’apprentissage. Les élèves sont souvent fatigués d’entendre des réponses de votre part à des questions qu’ils ne se posent pas. Faites en sorte que votre stratégie amène l’apprenant à chercher, à vous poser des questions, premier pas de l’apprentissage, ils seront alors disposés à écouter vos réponses et ainsi apprendre réellement les savoirs utiles à leurs actions. Dans ce contexte, nous serons vraiment dans une approche de développement des compétences professionnelles et vous pourrez jouer vraiment votre rôle d’accompagnateur de l’apprenant et de médiateur entre lui et les savoirs à apprendre tout en gagnant du temps.

Alphonse de Lamartine

Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,
Oubliez les heureux.

Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m’échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore
Va dissiper la nuit.

Aimons donc, aimons donc ! De l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;
Il coule, et nous passons

La suite : Ma première contestation