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Contester c’est manifesté son désaccord sur le bien-fondé d’un fait. Le bien-fondé constitue une forme de conformité à quelque chose. Les mots clés sont la conformité et le quelque chose. On prend trop souvent pour acquises que les relations maître-élève et élève-maître, vont de soi. Nous ne sommes plus à l’époque où le plus grand intimidateur, nouveau mot à la mode du politiquement correcte, était le maître lui-même. Je pense, sans trop me tromper, que plusieurs personnes associent l’autorité à la discipline et la peur à une forme répandue d’autorité. Combien de profs sont nostalgiques de l’époque du martinet, de la règle et de la taloche? Ah! la belle époque où le prof avait l’autorité et que la discipline régnait en classe.

Lorsque j’étais en 4e année, dans l’ancien temps, j’ai eu à vivre les conséquences d’une contestation. On dit que ça prend un village pour élever un enfant et bien moi je me serais passé du village. Il ne faut jamais avoir vécu dans un village pour dire cela. Ce que la nostalgie du passé peut nous faire dire comme bêtise!

Étant donné le statut de mon père, qui était gérant du magasin général et de la caisse populaire et etc., j’avais hérité du rôle de servant de messe, village oblige. La soeur directrice de mon école s’était donné comme mandat de s’attaquer à l’orgueil de ma famille. J’étais sous son radar continuellement. Je n’étais pas à l’école privé, mais plutôt privé de mon école. Autant elle m’appelait son petit oignon, qu’elle était prête à me punir pour mes erreurs avec la même affection.

Lorsque je dis que j’étais le servant de messe, je n’étais pas dans les honneurs. J’étais le servant de messe  durant la semaine. Les messes où il y avait presque personne et qui exigeaient que je sois debout  à 6h30 pour la messe de 7h00. Je n’étais pas choisi pour servir la messe le dimanche où tout le monde y était et où cela valait la peine de se montrer. J’étais assez bon pour la semaine, mais pas assez pour le dimanche.

Un certain dimanche, à ma grande surprise, la soeur directrice vient me demander de venir servir la messe. Il manquait un servant pour servir en petit. Effectivement, il y avait une nuance entre servir en petit ou en grand. Servir en petit ne comportait que de tenir les cierges et de s’asseoir. C’était un rôle très, très, très secondaire. De plus, ce n’était pas une demande, mais un ordre.

Je me suis dit que si je ne méritais pas de servir en grand cela ne valait pas le trouble. Donc, j’étais en désaccord avec le bien-fondé de cette demande. Elle ne venait pas me chercher parce que j’étais méritoire, mais parce que j’étais là et que je pouvais régler son problème à court terme. Le bouche-trou idéal, quoi!

À suivre : 2.  Les conséquences