20290666

On a longtemps imaginé la situation pédagogique en indiquant qu’elle était composée d’un prof, d’un certain nombre d’élèves, d’un objet à faire apprendre et d’un milieu de formation. Le prof ( l’agent) se retrouve au haut d’un triangle qu’il forme avec le contenu à faire apprendre (l’objet) et l’élève (le sujet), le milieu étant considéré comme englobant les éléments de ce triangle. Aujourd’hui, j’aurais tendance à faire évoluer ce triangle en le regardant dans l’acte d’apprendre.

J’aborderais donc la situation pédagogique à partir de ce qui devrait s’y passer plutôt que par ses composantes. On devrait se questionner sur ce que le responsable d’une formation devrait faire pour que ses apprenants puissent faire ce qu’il faut pour apprendre et ce qu’il faut faire avec l’objet de la formation. Ma façon de voir est peut-être plus didactique que pédagogique, mais vaux la peine qu’on s’y attarde.

Je pense qu’aujourd’hui tout est trop centré sur l’élève et sur les conditions qui lui sont favorables pour manifester les efforts nécessaires aux apprentissages visés. On essaie de le motiver à endurer l’école et à faire son temps, comme les prisonniers. Vous trouver que j’exagère, parlez-en à des élèves.

Mon approche est plus orientée vers l’objet à apprendre et les conditions les plus économiques, en terme d’énergie, pour l’apprendre. N’oublions pas que nous sommes en formation professionnelle. Aucun élève dans la classe n’est obligé d’être là. La plus grande source de motivation, en formation professionnelle, est l’objet d’apprentissage lui-même. C’est la raison pour laquelle l’élève vient en formation professionnelle, c’est pour apprendre une activité professionnelle. Tant et aussi longtemps que nous ne perdons pas de vue cela, il n’y a aucune raison pour que l’élève soit démotivé. Dans la mesure où son choix est volontaire et éclairé. Si ce n’est pas le cas, il faut remédier à la situation par le choix d’un métier plus approprié selon ses goûts et capacités. Alors, ce n’est pas un problème de formation professionnelle, mais d’orientation professionnelle.

Pour ceux qui n’aiment pas mon terme de capacité, je vous réfère à ce que j’ai déjà écrit. On ne peut pas vouloir plus que l’on peut, et on ne peut pas plus que l’on veut. Cette expression se veut à l’encontre de l’expression jovialiste de qui veut, peut. Il y a des personnes qui veulent exercer une activité professionnelle, mais qui ne peuvent pas. À vous d’en faire la démonstration. Je suis tanné d’expliquer une évidence.

À suivre : 3.  Être certain de l’incertitude.