On retrouve souvent de beaux discours sur les vertus de manifester telle attitude ou telle autre. Les présentations de ces concepts ressemblent souvent à des cours de morale ou de bienséance. C’est loin d’être suffisant pour faire en sorte qu’une personne puisse comprendre l’importance de ces comportements dans ses pratiques de travail. C’est pourquoi je propose, avec l’organisation de l’apprentissage et du développement des savoir-être, une approche un peu plus pragmatique.
L’action est au coeur de la compréhension du savoir-être et de la construction de sens pour l’apprenant. Les actions motrices que peut faire une personne se limitent aux gestes qu’elle pose, à la parole, à l’écriture et aux mouvements qu’elle peut faire dans une situation. Ces actions motrices sont souvent la suite d’actions mentales comme percevoir, traiter, analyser, comprendre, raisonner, représenter et décider.
Pour faire manifester des savoir-être, il faut demander à l’apprenant d’entrer en action. Cette action se fait à la suite d’une tâche à réaliser dans une situation déterminée. Il est donc essentiel que le formateur crée des environnements d’apprentissage qui puissent permettre à l’apprenant de vivre ces situations et ainsi développer le savoir-être nécessaire au développement de sa compétence professionnelle.
Avr 16, 2015 @ 14:40:44
Je viens de découvrir votre blogue dans le cadre d’une recherche pour un cours universitaire. En bref, j’enseigne depuis peu en formation professionnelle et je suis en train de faire mon BEP, alors vous comprendrez que les sujets que vous abordez me rejoignent et stimulent ma réflexion.
Je voulais simplement vous signifier le fait que pour moi, le savoir-être est aussi important que le savoir-faire, mais souvent plus difficile à acquérir, à mon avis.
Je pense aussi que le savoir –être s’acquiert dans l’action concrète ainsi, je ne crois pas que l’action en laboratoire ou en classe soit suffisante pour le développer. Pensez-vous tout comme moi que les stages pratiques en milieu de travail concret sont la clé pour favoriser le développement du savoir-être professionnel, la gestion et la prise de conscience de celui-ci ?
Je suis aussi d’avis que l’enseignant est un élément essentiel au savoir-être des élèves. L’enseignant doit avoir un savoir-être exemplaire et être lui-même un exemple afin de guider efficacement l’élève dans cet apprentissage particulier.
Merci
Diane Fournier
Infirmière/ enseignante en FP
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Avr 17, 2015 @ 13:21:10
Effectivement, le savoir-être est plus difficile à faire développer avec les pratiques et l’environnement d’enseignement habituels. Il faut penser autrement. Il se développe naturellement dans une situation de travail. Mais les milieux de travail ne sont pas enclins à prendre le temps pour le faire développer. Il faut donc penser à mettre en place des situations de travail artificielles dans les milieux de formation. Il faut arrêter d’imiter la formation générale avec les concepts de théorie et de pratiques. À mon avis, les stages arrivent trop tard pour favoriser le développement. C’est durant la formation que le développement doit se faire. Le milieu de travail réel permet de constater la présence, l’absence ou l’insuffisance, mais pas l’apprentissage du savoir-être. D’ailleurs, les stages, sauf dans le cas de l’alternance selon son but, ne sont pas des milieux d’apprentissage, mais des milieux d’insertion.
Vous avez entièrement raison quand vous parlez que l’enseignant doit lui-même manifester les savoir-être par des comportements professionnels qui serviront de repères à l’apprenant. C’est là que tout doit débuter.
Tout reste à être inventé pour créer les conditions favorables au développement des savoir-être. Lorsque l’on aura trouvé, nous serons en présence d’environnements, d’approches et de pratiques d’enseignement propres à l’enseignement en formation professionnelle. Ce sera un nouveau monde pédagogique ou technigogique.
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