Je donnais mon cours avec acharnement et passion. J’ai un élève, pendant que je parlais, qui exprime haut et fort qu’il est tanné d’entendre des niaiseries. Je lui demande des explications sur son commentaire. Il me répond qu’il en a assez de perdre son temps en classe. De plus, il m’indique qu’il n’est pas le seul à penser ainsi et qu’il parle au nom des autres élèves. Au début des cours tout le monde est collaboratif, le phénomène de groupe ne s’est pas encore développé. Au début, les adultes ne prendront pas la chance de trop s’afficher de peur de faire des erreurs ou de passer pour le cancre de la classe. Au bout de trois à quatre semaines les élèves se connaissent mieux et le leader négatif commence à s’affirmer et à calculer ses appuis.
J’ai appris, avec le temps, que le leader négatif se servira toujours du laisser-aller de la majorité silencieuse. Il n’a pas besoin de les consulter, il leur indique quoi penser collectivement. Il a peut-être parlé à un ou deux autres élèves, mais rarement à tous. J’ai appris également que même si cela n’est pas vrai aucun élève ne va se lever pour dire le contraire, et il le sait.
J’échange avec l’élève pour tenter de le faire changer d’opinion. Après un certain temps, c’est un autre élève qui indique que nous perdions notre temps et qu’il aimerait que le cours continue. J’avais donc maintenant deux problèmes. Si cela continuait, j’aurais réellement des problèmes avec tout le monde.
J’avais la croyance que mes élèves, étant donné leur âge, seraient plus raisonnables et que je ne devrais par avoir de problème de discipline en classe. En plus, croyant bien faire, j’avais même aidé l’élève qui se plaignait. Une semaine auparavant il m’avait indiqué qu’il n’avait pas mangé depuis deux jours. En bon Samaritain, je lui ai donné de l’argent pour qu’il puisse manger. Deux jours après, il m’en demandait encore. Trois jours plus tard, j’ai eu un autre élève qui est venu me demander de l’argent. Je me suis rendu compte que j’avais créé un problème plutôt qu’aider un élève à résoudre le sien. Je l’ai informé de régler son problème et que j’arrêtais de lui fournir de l’argent. Cela a généré, chez lui, de la frustration, d’où la réaction en classe. C’est à ce moment que j’ai appris que mes élèves n’étaient pas mes amis contrairement à ce que je voulais développer comme relation.
Ce n’était pas un mal, c’est normal. Il y a une distance à ne pas franchir avec nos élèves. Le rôle du professeur exige cette distance. Quand arrive les moments de l’évaluation, de la correction de travaux, de l’ajustement de certains comportements ou de l’indication de consignes et de directives, il faut que la relation avec nos élèves soit celle d’un prof, pas d’un ami et c’est correct comme cela.
Il y a un élève qui m’a demandé pour qui je me prenais pour leur dire quoi faire. J’étais plus jeune qu’eux et je ne savais pas tout. Il était vrai que j’étais plus jeune, mais en ce qui a trait à mes connaissances je lui ai expliqué que je n’avais pas à tout connaître. Je n’avais qu’à connaître ce qu’ils avaient à apprendre et lorsqu’ils auraient appris le cours ils auraient terminé leur relation avec moi, c’est tout.
À suivre … «Le prof à tout faire»
Oct 13, 2013 @ 14:34:20
salut je suis une nouvelle professeur je viens de commencer ma carrière je suis affecté dans une région glaciale. Les élèves ne savent pas le français et ils ont un caractère très dur. Je ne sais pas comment me comporter avec eux. Je suis fan de vos articles.
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