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J’ai surmonté l’écueil du langage par la remise aux élèves d’un glossaire des termes techniques à utiliser et comprendre. On pense souvent qu’en fournissant des livres aux élèves que cela compense et facilite la compréhension, c’est une erreur de croire cela. Il s’agit d’observer comment on apprend à lire aux petits enfants. On débute en associant des mots avec des objets concrets. Par la suite, on fait lire des phrases simples représentant des choses ou des événements simples de tous les jours. Ce sera que beaucoup plus tard où la lecture, la compréhension et l’utilisation de mots représentants des choses plus abstraites feront leur apparition. Il en va de même pour l’apprentissage d’un langage technique.

Lorsque vous lisez un livre, toute cette démarche est intégrée. Vous devez comprendre les mots pour comprendre les phrases qui sont écrites. De cette manière, vous pouvez comprendre le sens des mots et celui qu’a voulu lui donner l’auteur du texte. Pour qu’un mot se transforme en concept, pour qu’il soit utilisable par le lecteur, il faut que ce dernier ait un sens pour celui-ci qui le lit.

Nous pouvons compenser la méconnaissance du langage et c’est la responsabilité de l’enseignant de le faire. Il en va tout autrement pour la langue. Il est essentiel que l’élève qui s’inscrit à une formation maîtrise à un niveau fonctionnel la langue qui sera utilisée. Si ce n’est pas raisonnable de demander cela, j’aimerais que l’on m’indique comment un enseignant en formation professionnelle peut surmonter ce problème. Si j’ai raison, pourquoi on fait vivre cela à des enseignants?

Les préalables professionnels sont ceux qui sont en lien avec les affinités des élèves avec le métier qu’ils ont choisi. Il y avait un objet de mon programme qui me demandait de traiter de la gestion d’une petite entreprise artisanale. Je faisais apprendre à mes élèves comment présenter un plan d’affaires à un établissement financier. L’un de mes élèves m’a demandé comment faire pour partir en affaire s’il avait déjà fait faillite avec une entreprise précédente. Je lui ai expliqué qu’il pouvait s’associer avec quelqu’un d’autre. Il m’a indiqué que son épouse avait également fait une faillite personnelle. Je lui ai expliqué qu’il devrait peut-être rencontrer un professionnel en finance pour l’aider. Il m’a expliqué qu’il voulait des trucs pour pouvoir mentir aux banques. Vous comprendrez que je n’ai pas encouragé sa position. Pour se justifier, il accusait tout le monde d’être des voleurs et des menteurs. Pour lui, il n’avait pas à offrir de garantie sur ses meubles, il suffisait de changer de nom et d’adresse. Ce n’était pas utile de réparer une erreur, il s’agissait de la cacher jusqu’au moment où le meuble serait vendu. Finalement en ce qui a trait à l’éthique et au professionnalisme, cet élève en avait une carence marquée.

À suivre : Je suis comme je suis!