Vous allez me dire que ce n’est pas la responsabilité du prof de se préoccuper de ce que l’élève va faire une foi sa formation terminée. Je suis d’accord avec vous aussi longtemps que l’apprenant se conforme aux valeurs professionnelles durant sa formation. On ne peut adapter l’apprentissage d’un métier aux valeurs de chacun. Un métier est plus que simplement un ensemble de tâches à réaliser. Il y a une culture associée à l’exercice d’un métier ou d’une profession. Cette culture donne un sens et des valeurs qui teintent les comportements d’une personne lors de la réalisation de ses tâches selon le contexte.
À chaque métier ou profession se greffe des tenues, des façons de faire, des attitudes et des qualités qui sont déterminantes pour celui ou celle qui désire le pratiquer. Ces composantes du professionnalisme demandent d’y adhérer pour pouvoir les manifester. Elles constituent la trame des valeurs qui teinte l’action professionnelle de la personne.
J’ai déjà eu un enseignant, comme étudiant, qui œuvrait comme infirmier auxiliaire. Il avait des piercings, sa chevelure était du type mohawk et il était tatoué sur le visage et les bras. Vous me direz que tout le mode est libre de se présenter comme il veut et que c’est de l’ordre du personnel. C’est vrai jusqu’à une certaine limite. Cet enseignant m’avait expliqué que même si sa tenue pouvait surprendre lorsque les gens le connaissaient il était très sympathique. Je lui ai demandé si sa tenue était acceptable s’il avait à travailler avec des personnes âgées au soin palliatif de l’hôpital. Je ne suis pas convaincu qu’il représentait la présence rassurante dont ces personnes devaient s’attendre. Il m’a répondu que cela ne l’intéressait pas de travailler au soin palliatif.
J’ai peut-être tort avec mon exemple. Je suis peut-être dépassé, mais je pense qu’il y a ici un manque de professionnalisme comme enseignant et comme infirmier. Je ne dis pas qu’il est dans l’erreur, mais cette situation est porteuse d’un certain nombre de questionnements qu’il est important de se poser.
Il est certain qu’il y a des personnes qui sont dans des métiers qui ne leur conviennent pas. La question que l’on doit se poser et à l’effet de maintenir cette situation, de l’ignorer ou de l’encadrer. Il me semble important non seulement d’informer, mais de confronter les élèves aux attitudes professionnelles qu’ils devront manifester pour être perçus comme des professionnels.
Lors de travaux avec des enseignants et des chefs d’entreprise j’en suis venu à identifier vingt savoir-être représentatifs des comportements professionnels à faire manifester aux élèves lors de la réalisation des diverses tâches professionnelle de leur métier. Ces savoir-être seront choisis selon les besoins du métier. Ces savoir-être peuvent être : la persévérance, le maintien, l’organisation, la prévenance, la protection, la vigilance, le respect, la maturité, l’assiduité, l’autonomie, l’efficacité, la débrouillardise, la patience, le jugement, l’intégrité, l’initiative, l’esprit d’équipe, la polyvalence, l’audace et la communication.
Il est essentiel, lors de son orientation professionnelle, d’établir l’écart entre ses attitudes personnelles et les attitudes professionnelles nécessaires à l’exercice du métier. La difficulté la plus grande pour apprendre et exercer un métier ne réside pas dans les connaissances à acquérir ou les tâches à exercer, mais dans les attitudes à manifester lorsque nous ne les avons pas au départ.
Apprendre un métier ou une profession est un processus différent de l’acquisition de connaissances. En plus de vouloir l’exercer, l’apprenant doit regrouper les conditions pour mener à terme son projet. La prise en compte des préalables est une condition essentielle pour que les élèves cheminent adéquatement durant la formation et que l’enseignant puisse intervenir selon les compétences qu’il possède réellement.
De joyeuses fêtes à tous.
Je serai de retour en 2014 avec la suite.
» Il y en a qui ne sont pas fait pour ce métier. »
Déc 23, 2013 @ 17:33:58
Concernant le métier, il faut je crois s’appliquer aux choses qui nous conviennent. Si toutefois la nécessité nous force à nous livrer à des occupations étrangères à notre « génie ». Alors il nous faut employer toute notre attention et tous nos soins afin de nous en acquitter avec le moins d’inconvenance possible. Vous devriez faire lire « les devoirs » du grand Cicéron à votre infirmier.
Notre pseudo liberté à ouvert les portes à du grand n’importe quoi !
Un jour peut-être retrouverons-nous la sagesse des anciens.
J’ai toujours beaucoup de plaisir à suivre votre Odyssée maitre Henri….
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