En écologie, un écosystème est une unité écologique constituée par un milieu naturel, l’ensemble de ses vivants et de ses constituants non vivants, qui y établissent entre eux des interactions multiples. On pourrait déduire que pour apprendre un savoir-être il faut en comprendre son écosystème. L’écosystème d’un savoir-être est une unité d’apprentissage constitué par une situation de travail réelle, l’ensemble de ses activités et de ses circonstances qui établissent entre eux des interactions multiples.
Pour comprendre l’écosystème d’un savoir-être professionnel, il faut être en mesure de détecter, dans une situation de travail, l’événement professionnel déclencheur des comportements propres à une conduite professionnelle à adopter selon les enjeux relationnels liés à ses responsabilités professionnelles
L’écosystème du savoir-être professionnel présente les éléments à considérer pour faire manifester les savoir-être professionnels par les apprenants d’un métier ou d’une profession. Si vous désirez faire manifester des comportements professionnels à vos apprenants, il faut les placer au coeur de cet écosystème. Il faut sortir de la boîte traditionnelle de la formation en classe. On n’apprend pas un savoir-être dans un cours théorique sur les bonnes manières ou sur l’éthique professionnelle.
L’événement provoque le comportement. Lorsque l’on place l’apprenant dans une classe, on ne peut espérer autre chose que des comportements scolaires. Si l’on place l’apprenant dans un atelier traditionnel scolaire, on ne pourra espérer que des comportements scolaires. Si l’on place un apprenant dans un environnement de travail qui reproduit la situation de travail réelle, on pourra espérer susciter des comportements professionnels.
L’atelier de travail scolaire ne fait que réaliser les tâches prescrites d’une activité professionnelle. On prétendra que lorsque l’apprenant est en mesure de réaliser les tâches avec succès il aura développé la compétence. Je pense qu’il est faux de prétendre que c’est la tâche qui est l’indicateur du développement de la compétence professionnelle.
C’est la pratique de travail qui est adaptée aux circonstances de la tâche qui est la manifestation de la compétence, car elle reflète le pouvoir d’agir de l’apprenant. Ce pouvoir d’agir apparaît lors de la prise en considération des circonstances de la situation de travail pour réaliser, conformément aux attentes, la pratique de la tâche dont il a la responsabilité. Donc, comme lors de l’apprentissage d’un savoir-être, le développement d’une compétence fait appel à la compréhension à l’assemblage d’un événement, à la prise en compte des enjeux, selon ses responsabilités qui amènent à une conduite professionnelle qui assure un résultat qui répondra aux attentes de ceux qui bénéficieront du résultat de son travail.
Pourrait-on déduire que le développement des compétences professionnelles est indissociable de la manifestation du savoir-être professionnel et que pour faire développer ces compétences il faudrait créer un écosystème d’apprentissage?
C’est le début d’une réflexion qui pourrait être intéressante …
Oct 30, 2020 @ 08:46:12
Excellent article touchant les « civilités » professionnelles… J’aime beaucoup le terme « conduite professionnelle ». Henri, as-tu écrit un article sur les incivilités en FAD ou TAD? Merci
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Avr 27, 2020 @ 02:25:44
Je vous remercie pour ces éléments que je vais intégrer dans ma réflexion autour de la mise en oeuvre de l’apprentissage en situation de travail et de la mesure de l’acquisition des compétences par un apprenant en alternance.
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Avr 27, 2020 @ 00:38:59
Merci pour votre article, le but de l’AFEST Action de Formation en Situation de Travail est de corriger la réalité que vous décrivez. Je vois aussi la nécessité de décloisonner les différents « silos » d’apprentissage.
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Avr 21, 2020 @ 11:24:26
Merci, professeur pour vos efforts et pour votre partage si précieux que utile.
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Avr 27, 2020 @ 15:33:29
Merci pour vos bons mots.
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Avr 21, 2020 @ 11:07:55
Les entreprises doivent mettre en place les moyens pour favoriser l’expérience, l’environnement sécuritaire, soit le droit à l’erreur, et l’accès à une rétroaction constructive. Merci pour cet article toujours très pertinent.
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Avr 29, 2020 @ 09:12:26
Faire une erreur n’est pas un droit, car cela signifierait que je fais une erreur en connaissance de cause. Faire quelque chose sans avoir le savoir est une erreur. L’erreur n’est pas un objet d’apprentissage s’il n’a pas été conçu pour cela. Si je fais une erreur en toute ignorance de cause, je n’apprendrai rien de cette erreur. Si je fais une erreur en toute connaissance de cause, je suis un ignorant. Il faut faire attention à l’apprentissage par l’expérience de l’erreur. Pour réfléchir sur une erreur, je dois avoir des connaissances. Je n’acquiers pas de connaissance à partir de l’erreur. Je peux comprendre les éléments d’une erreur parce que j’ai mal compris les connaissances que je possède. Encore faut-il les posséder avant.
Dans les entreprises, on confond souvent l’apprentissage réel avec formation sur le tas. Un apprentissage c’est une construction entre savoir, savoir-faire et savoir-être dans un contexte. La formation sur le tas, ne constitue qu’un tas d’émotions. La réalité n’est pas porteuse de savoir, il faut du savoir pour comprendre la réalité.
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