Il y a une quinzaine d’années, j’ai voulu aider les enseignants en produisant un outil didactique pour concevoir des activités en classe, en laboratoire ou en atelier. J’avais constaté qu’il n’était pas évident, pour un enseignant, de rédiger des activités à faire réaliser ou pour faire réfléchir.
J’ai conçu alors un outil en forme de roulette qui indiquait les différents éléments à considérer pour concevoir une activité. Cette roulette présentait trois catégories d’information. Au départ, il y avait l’intention en indiquant si l’activité était pour faire ou pour faire rétroagir sur ce qui avait été fait.
La deuxième catégorie comportait vingt-quatre verbes d’action génériques. La liste des verbes n’était pas exhaustive, mais comportait suffisamment d’éléments pour guider l’enseignant dans la conception de son activité.
La troisième catégorie d’éléments portait sur dix finalités de l’action. L’action pouvait porter sur un problème à résoudre, des données à traiter, un concept à comprendre, un processus à respecter, une instruction à exécuter, un geste à poser, une action mentale (procédure intellectuelle) à appliquer, des opérations à réaliser, une action motrice (procédure technique) à appliquer ou une tâche à réaliser.
L’utilisation des trois catégories d’éléments permettait à l’enseignant de placer les bases de son activité et il pouvait y ajouter les spécificités de sa discipline. Par exemple, il pouvait choisir que son activité portait sur un problème et que son intention était de faire faire l’action. L’action choisie pouvait être de comprendre. La structure de base de son activité était donc de faire comprendre un problème. Il s’agissait, par la suite, qu’il décide sur quel problème il voulait déterminer la compréhension.
Par la suite, il pouvait déplacer les actions et choisir une autre activité à partir du problème et vouloir faire communiquer le problème, chercher un problème ou l’analyser. L’enseignant pouvait également explorer d’autres possibilités en changeant l’intention et vouloir faire rétroagir pour corriger un problème ou faire corriger le problème.
En changeant de finalité, il pouvait en arriver à concevoir d’autres activités. En choisissant la tâche comme finalité, il pouvait vouloir faire organiser le travail pour faire réaliser la tâche ou faire prendre les décisions associées à cette tâche et ainsi de suite.
Malheureusement, même si l’idée semblait prometteuse au départ, je n’ai jamais réussi à en faire comprendre la pertinence. J’avais fait produire une centaine de ces roulettes qui n’ont jamais été utilisées. Elles font maintenant partie de mon cimetière des outils didactiques incompris. On ne peut pas réussir à tous les coups.
Après analyse, je me suis aperçu que ce n’était pas l’idée qui n’était pas bonne, mais la conception que les utilisateurs avaient de ce genre d’outils. Généralement, les roulettes de ce genre servent à trouver une réponse. Ce que je proposais ne servait qu’à poser les paramètres pour construire une activité. Les utilisateurs étaient déçus qu’elle ne donne pas le résultat anticipé.
Mai 13, 2019 @ 16:20:12
une mise en forme de cette roulette sous format Mind View serait peut être plus une incitation à s’interroger et surtout prendre du recul afin de développer une certaine souplesse dans l’action pédagogique.Je vais la mettre en forme Mind View et tester , et je vous tiens informer . Merci pour tous ces outils de réflexion et de remise en question .
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Déc 08, 2018 @ 17:58:25
Vos outils, vos infographies, vos schémas….tout ce que vous partagez m’aide! MERCI pour votre générosité.
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Déc 08, 2018 @ 14:14:58
Bonjour M. Boudreault,
Ce genre de roulettes que je qualifierais de linéaires ne permettent pas de mettre en correspondance tous les éléments d’activités d’apprentissage. Il aurait fallu construire une roulette assez compliquée à plusieurs roues superposées avec ouvertures ouvrant sur l’activité ou les activités à mener en déplaçant le curseur sur le thème choisi. L’effort en valait la peine, cependant : vous faites un excellent travail à l’intention des enseignants et autres formateurs et j’espère que vous continuerez. Je suis en train de rédiger des cartes de complexité pour enseigner la pensée complexe, et je peux vous dire que j’en arrache étant donné le nombre assez grand de rapports et de relations à faire entre le grand nombre de domaines qui s’enchevêtrent, plus les techniques, les méthodes et les processus propres aux domaines en question. Alain Mazet
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Déc 08, 2018 @ 13:56:56
J’Accompagne des professeurs en France et j’apprécie fortement vos outils, j’aime particulièrement le recul que vous avez. Merci.
Je développe aussi souvent des schémas, des tableaux pour aider les professeurs. Comme vous je constate que parfois cela fonctionne bien d’autres non. Et je me demande finalement si lorsque cela ne fonctionne pas ce n’est pas que les professeurs utilisent l’outil comme une règle absolue. Sans prise de recul…
Merci pour vos partages.
Est ce qu’il est possible d’accéder à cette fameuse roue svp ?
Bonne continuation.
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Déc 08, 2018 @ 13:40:43
Bonjour Monsieur Boudreault,
Mais… les outils ne sont pas tous destinés à anticiper un résultat ! J’ai fait connaître votre « roue » lors des formations que j’ai données à Toulouse et à Paris, en prenant toujours soin d’en citer l’inventeur. Cet outil a permis des échanges et des auto-évaluations de pratique pédagogique. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de résultat que l’outil est mauvais ! Enseigner, former, c’est aussi créer et créer c’est donner suite à la réalité d’outils disponibles dans sa réalité de pratique d’enseigner ou de former, et dans la réalité de pratique d’apprendre.
Merci pour vos outils !
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