La relation d’apprentissage consiste, pour l’enseignant, à faire rencontrer l’objet à faire apprendre à une personne pour qu’elle l’apprenne. Nous retrouvons ici trois mots clés, apprendre, objet et personne. Cette relation d’apprentissage est souvent implicite pour plusieurs enseignants. Le fait qu’un enseignant communique à ses élèves, avec un PowerPoint, des informations résume bien le standard d’une relation d’enseignement et d’une relation didactique.
Par la suite, on trouve souvent des excuses si l’élève n’apprend pas en soulignant son manque de motivation, d’attention, d’assiduité, d’organisation, etc. Pour arriver à susciter une relation d’apprentissage, l’enseignant a le pouvoir d’agir seulement sur la relation d’enseignement et la relation didactique. Mais, le fait-il vraiment?
La relation d’enseignement consiste à faire connaître à l’apprenant comment sa formation va fonctionner, comment son enseignant va faire et comment il devra s’y prendre pour réaliser ses apprentissages. Essentiellement, la relation d’enseignement doit permettre à l’apprenant de connaître le mode d’emploi de sa formation et par conséquent de son enseignant.
La relation didactique consiste à faire en sorte que l’objet de la formation soit accessible par l’apprenant. Cet objet, en formation professionnelle, est constitué de savoirs, de savoir-faire, de savoir-être et de situations qui sont parfois explicites, parfois implicites et parfois tacites. Cela représente un défi pour l’enseignant de rendre accessibles ses connaissances qui ne sont explicitées nulle part.
Il faut constater que pour apprendre un métier ou une profession il faut acquérir des connaissances, réaliser des pratiques et manifester des comportements. C’est le défi que je me suis donné par l’utilisation d’une approche hybride de la formation en didactique de la formation professionnelle.
Ce qu’il faut que je fasse apprendre est de quatre ordres :
- Les savoirs en didactique (les connaissances nécessaires)
- Les savoir-faire en didactique (les pratiques didactiques)
- Les savoir-être en didactique ( les comportements didactiques)
- La situation didactique (le sens de la didactique)
Les modes d’apprentissage que je devrai considérer :
- L’acquisition;
- L’action;
- L’association.
Les savoirs à faire apprendre dont les documents écrits ne couvrent qu’une partie :
- Connaissances explicites;
- Connaissances implicites;
- Connaissances tacites.
Étant donné que mon programme à l’enseignement en formation professionnelle est par compétences, je dois considérer les quatre étapes du processus de développement de la compétence de l’apprenant:
- L’exploration des savoirs;
- L’apprentissage des savoirs;
- L’application des savoirs;
- Le transfert des savoirs.
Le défi qui se présente maintenant c’est de faire en sorte de ne pas perdre de vue ces éléments dans l’approche hybride et même d’aller plus loin pour améliorer la relation d’apprentissage.
Quels seront les apprentissages à favoriser pour exploiter les diverses modalités sans sacrifier des éléments?
- En présence;
- À distance synchrone;
- À distance asynchrone.
C’est ce que nous verrons avec ce que j’ai développé. Le travail le plus important, lorsque l’on désire ajouter une nouvelle modalité de formation, c’est de ne pas perdre de vue l’essence même de la situation de formation et de la relation d’apprentissage. Si votre formation avait de bons résultats avant, il faut qu’elle ait de meilleurs résultats après. Pas en ce qui a trait aux notes, mais en ce qui a trait aux apprentissages et à la compétence à développer.
À suivre… « Quelle formule hybride est la mieux adaptée ? »
INGENIERIE FORMATION | Pearltrees
Juin 24, 2019 @ 23:14:28
Bacquet
Mar 18, 2017 @ 06:47:49
Article très intéressant en effet il faut innover et cela passe par la didactique. Comment susciter l’envie sans donner un cours classique.
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Yvan Demumieux
Jan 27, 2017 @ 13:18:54
Bonjour M. Boudreault,
Toujours impressionné par votre capacité à structurer, synthétiser et représenter visuellement.
Je me demandai si dans l’ « approche par compétence » du visuel, il pourrait être ajouté le niveau « créer » dans l’état d’esprit de la taxonomie Bloom révisée par A&K. Qu’en pensez-vous ?
Bien cordialement et longue vie à votre plume et à votre site stimulant depuis presque 8 ans !
Yvan
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Henri Boudreault
Fév 02, 2017 @ 15:21:20
La taxonomie de Bloom n’est pas reliée au développement des compétences. Sa taxonomie est très utile, mais il faut intégrer l’aspect cognitif, moteur et affectif pour être en mesure de bien mesurer la complexité des niveaux de compétence.
L’action finale générée par la compétence est que la personne est en mesure de s’adapter. Le pouvoir d’agir se manifeste, selon moi, dans le fait qu’une personne puisse s’adapter aux différentes circonstances d’une situation de travail et même lorsque cette situation change. Créer n’est pas pertinent dans toutes les fonctions de travail.
Il faudrait rendre plus tangible cette action de créer pour être en mesure de s’insérer au bon endroit dans le développement de la compétence. Je vous invite à consulter ma chronique sur les niveaux de compétence. En ce qui me concerne, je situerais la création au niveau de l’expertise ou même de l’excellence. En réalité, une grande partie des métiers n’ont besoin que du niveau fonctionnel ou maitrise.
Merci de votre intérêt à mes travaux.
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