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En formation professionnelle, nous nous retrouvons dans une situation où l’acquis doit en être réellement un. C’est pour cela que je qualifie ces acquis nécessaires de fonctionnels. Je peux savoir lire, mais ne pas comprendre ce que je lis. Je peux être en mesure de faire du calcul sans être capable de transférer cette pratique dans une situation réelle. La capacité à trouver le sens dans les connaissances acquises constitue une bonne piste pour des préalables fonctionnels.

Souvent, les enseignants que je rencontre ont l’Impression que les études secondaires qu’ont suivies leurs élèves n’ont rien donné. Je pense plutôt que la formation qu’ils ont eue ne répondait pas aux mêmes objectifs. C’est là que l’on rencontre les deux solitudes. La première est constituée des enseignants de la formation générale qui sont spécialistes de savoirs, mais ont peu d’idées de l’application fonctionnelle de ces savoirs dans la réalité. De plus, cet objectif ne fait pas partie de ceux qu’ils doivent atteindre. C’est triste, mais c’est ça. À leur décharge, je dirais qu’il serait difficile de pouvoir donner un sens à ces savoirs qui pourraient rejoindre la diversité des élèves qu’ils ont. L’avantage de la formation professionnelle, lorsqu’un élève s’inscrit à la formation d’un métier, c’est que l’enseignant dispose d’un contexte univoque pour tous ses élèves pour donner un sens aux savoirs.

La deuxième solitude est constituée des enseignants de la formation professionnelle qui sont des spécialistes des métiers, mais qui ont peu d’idée des savoirs préalables nécessaires à la compréhension du métier. L’acquisition de ces savoirs ne fait pas partie des programmes de formation dont ils ont la responsabilité. Malheureusement, il est presque impossible de faire développer des compétences professionnelles sans une maîtrise de ces savoirs préalables.

Il faudrait une formation préparatoire à la formation professionnelle dont l’objectif serait de faire découvrir le sens des savoirs dans des situations réelles pour préparer correctement les élèves à apprendre le métier qu’ils désirent. Ce qui est plus difficile à trouver ce sont des enseignants ayant cette compétence de faire le pont entre les deux mondes, celui de la connaissance et celui du sens. Pouvoir passer du conceptuel au réel et du réel au conceptuel. On a déjà fait une tentative dans ce sens avec l’éducation technologique, mais malheureusement ce cours est devenu une séance de bricolage que la majorité des élèves détestaient. Ce n’est pas tout d’avoir une bonne idée encore faut-il pouvoir la mettre en oeuvre. Le genre de prof pour ce type de formation est en devenir, il faudra l’inventer.

Les préalables constituent qu’une partie des conditions pour une bonne intégration des élèves en formation professionnelle. L’autre partie, que j’ai constatée, est constituée des prédispositions.    Les prédispositions sont composées du degré d’adhésion de l’élève au but de la formation, du niveau d’adéquation entre les attitudes personnelles et les attitudes professionnelles requises et de la disponibilité et de la quantité d’énergie motrice et motivatrice.

J’ai eu plusieurs élèves qui n’étaient pas dans mon cours pour apprendre l’ébénisterie. Ils étaient là parce que l’aide sociale les y avait obligés. Pour d’autres, c’était le seul cours où ils pouvaient s’inscrire étant donné ses faibles exigences. J’en ai même eu une qui m’avait indiqué qu’elle avait choisi entre le suicide et s’inscrire au cours. Toutes ces personnes, au départ, avaient une faible adhésion aux exigences que pouvaient occasionner l’apprentissage de ce métier. Il faut noter que le manque de préalable est préjudiciable aux apprentissages à réaliser tout au long de la formation et à l’atteinte du but même de la formation.

Potentiel

À suivre : Est-ce que tu es fait pour la job?