En éducation, on a toujours le souhait que nos élèves nous obéissent. Plusieurs jettent un regard nostalgique sur une époque où la discipline et l’autorité étaient à l’honneur. Malheureusement, pour certains, ces temps sont révolus, il faut passer heureusement à autre chose.
Pour la formation professionnelle, les comportements associés aux savoir-être sont suscités par le souci d’une personne de mener à bien ses tâches et d’atteindre les résultats attendus liés à ses responsabilités selon la situation de travail et ses circonstances. On ne peut plus se dire que la fin justifie les moyens. Il faut également se dire si le déroulement du travail correspond aux attentes de ceux qui ont à bénéficier de mes actions professionnelles.
Quand nous allons chez le mécanicien pour faire réparer notre véhicule, nous exigeons plus que la réparation du véhicule, nous nous attendons également à ce que le mécanicien communique avec nous correctement, qu’il nous informe clairement de la situation, qu’il manifeste de l’écoute et qu’il donne de la valeur à nos interventions.
On ne peut forcer ces comportements chez les apprenants, on doit les amener à adhérer au bien fonder de ces comportements et créer les conditions pour qu’ils se manifestent.
Juin 05, 2015 @ 17:13:00
Bonjour,
J’adhère complètement et je témoigne que c’est possible et que ça marche bien. Les élèves de 1ère année que j’ai eu la chance d’avoir plus d’une journée par semaine sur toute l’année, ont très bien compris mes attentes et ont appris, en environs six mois, à manifester les savoir-être que j’attendais d’eux.
Un bémol cependant…
Les élèves de 2ème année que je n’ai eu qu’une demi journée pendant six mois, n’ont pas réussi à sortir de leur position d’élève et utilisaient à mauvais escient le fait que je leur donnais la liberté nécessaire pour les placer en situation professionnelle tout en les faisant travailler sur des projets réels. Il aurait fallu qu’ils adhèrent aux moment créés en classe pour réfléchir à leurs comportement. Hors, je n’ai jamais réussi à leur faire comprendre l’intérêt de cette analyse réflexive. A la place, ils me disaient ce que je voulais bien entendre dans le but de couper court à ces discussions. Ceci, même après les avoir confrontés à leur propres contradictions.
Cet échec m’a amené à la conclusion suivante : pour que la magie opère et que processus de responsabilisation se manifeste, il faut trois conditions. 1) Que la classe contienne plus de leaders positifs que négatifs. 2) Que les élèves soient vierges de tout formatage scolaire acquis au sein de l’institution. 3) Que mes collègues soient en cohérence avec cette pédagogie, pour éviter que les cours ou ateliers que je donne ne soient considérés uniquement comme une soupape de décompression au milieu de la semaine, très certainement utile et mérité au demeurant.
Ainsi, à mon avis, si la pratique des autres enseignants de l’établissement est restée dans un mode scolaire, il est difficile, avec des élèves déjà formatés pendant une année et que l’on n’aura que pendant six mois, de réussir à transmettre de valeurs nouvelles sans que ces dernières ne soient considérées comme des faiblesses par ces élèves.
Pour finir sur une touche positive : les mêmes élèves de deuxième année, vers la toute fin du second semestre, ont enfin fini par comprendre que leur intérêt était de se comporter en adulte et non en enfant… Mais il a fallut toute une année d’efforts, de travail réflexif et de discussions pour y parvenir !
Bien à vous,
Christian Blanvillain (*).
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(*) : Enseignant informaticien depuis deux ans en école professionnelle. Actuellement au 2/3 de ma formation pédagogique.
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Juin 17, 2015 @ 10:18:49
Je suis entièrement en accord avec ce que vous apportez comme expérience. Votre vécu correspond à ce que j’ai pu expérimenter.
Pour contrer votre échec 1), je propose d’intégrer les savoir-être aux activités à faire réaliser et à la réussite de ces activités. Il faut aller plus loin que les bonnes intentions des apprenants, il faut un levier pour les confronter. Ce levier existe dans la conformité des activités à faire réaliser avec les comportements professionnels qui doivent y être associés.
Vous avez raison de spécifier que ce type de démarche s’adresse difficilement à des élèves déjà en formation. Il est difficile et dangereux de changer les règles du jeu en cours de route. J’ai pu constater certaines stratégies qui ont eu du succès même dans ces cas là, à condition que votre problème 3) soit réglé.
Merci de votre commentaire.
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Juin 05, 2015 @ 11:57:19
Bonjour Mr Boudreault
je suis en charge de la l’amélioration qualité dans un établissement pour des jeune en situation de handicap. A ce titre nous avons une section de formation pré-professionnelle constituée de différents ateliers. Je suis chargé par ma direction de soutenir les éducateurs techniques dans le cadre de la formation professionnelle. Je trouve vos articles très intéressant, et vous demande si vous accepteriez que j’utilise vos contenus pédagogiques.
Bien cordialement dans l’attente de votre réponse.
Mr Lacote
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Juin 05, 2015 @ 13:16:03
Je n’ai aucun problème à ce que vous utilisez mes contenus dans la mesure où vous indiquez la source.
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Juin 05, 2015 @ 10:36:53
Merci pour cet intéressant bulletin.
Pouvez-vous me dire quel système vous utilisez pour enregistrer vos vidéos, svp?
Quel logiciel de capture audio-vidéo utilisez-vous?
Merci.
Pierre Mondor
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Juin 05, 2015 @ 10:44:17
Je travaille avec le logiciel Keynote sur Mac.
Merci de votre intérêt
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